
Galerie 64BIS 64BIS, AVENUE DE NEW YORK 75016 PARIS France
PRIVILÈGE: La Galerie 64bis a l’honneur de présenter, pour la première fois en France, un ensemble important d’œuvres de Jessica Craig-Martin, du 23 octobre au 11 décembre 2009 ; vingt-deux photographies sans concession qui reflètent avec justesse le style de vie démesuré des personnalités riches et célèbres. Photographe de mode à ses débuts pour de nombreux magazines, Jessica Craig-Mar tin révèle, à travers une approche plus personnelle et ar tistique, les dessous d’une société américaine et internationale tape-à-l’œil, réunie dans des cock tails mondains, allant de soirées de charité à New York ou dans les Hamptons, au Festival de Cannes. Jessica Craig-Mar tin dévoile la distance entre l’hypocrisie des magazines people et la réalité qui se cache derrière ; rareté d’une photographie par faite véhiculant un monde idyllique et nombreuses épreuves ratées non publiées, qui ne correspondent pas à l’idéal de beauté des papiers glacés. L’ar tiste concentre précisément son travail d’un grand réalisme sur ces photographies rejetées. D’un extrême à l’autre, l’artiste passe des photographies de mode retouchées à une prétendue réalité glamour toute aussi fausse. Dénonçant les excès de cette élite ainsi que la fascination du public pour ces personnages, Jessica Craig-Mar tin met en lumière et accentue la caricature d’un monde prétendument mer veilleux, où la férocité des gros-plans coupés révèle l’œil acéré de l’ar tiste pour une réalité grotesque de la haute société, véritable « horreur sous la soie » ainsi que l’écrit Glenn O’Brien. L’écrivain américain persiste en présentant les œuvres de Jessica Craig-Mar tin « moins comme des por traits que comme des natures mor tes au sens traditionnel du terme » , où des personnages fardés à outrance, poursuivent l’utopie de leur jeunesse. L’ar tiste renforce l’absurdité de ses clichés, en coupant délibérément les visages des personnages photographiés. Jessica Craig-Mar tin explique ce geste par la volonté de se démarquer des journaux à scandale, dont l’objectif est la mise en avant de l’aspect reconnaissable d’une personnalité, à l’opposé du travail incisif, réalisé au scalpel, ironie du sor t pour ces créatures livrées à l’outil de tor ture : l’appareil photo de l’ar tiste. L’acuité du regard ar tistique se por te plus par ticulièrement sur des associations improbables, induites par ces cock tails toujours très bien garnis, renforçant l’aspect loufoque d’une situation ; un parallèle se fait entre de petites saucisses cocktail et une bague à l’aspect similaire, venant renforcer le mimétisme des vestes portées par les deux femmes ( Pr ada Weiner s ). Jessica Craig-Mar tin rapproche également cer taines œuvres, mettant l’accent sur cer taines combinaisons de couleurs et de formes, entre une robe blanche aux motifs noirs et des canapés au caviar ( Hamptons Sun et Cater ed Caviar ). En dépit de ce regard critique, l’ar tiste témoigne d’une vision positive, dans cette absurdité à répétition ; « Pourquoi les gens vont-ils à des soirées ? Ils sont tous laids. Malgré tout, les gens se parent de leurs plus beaux atours, et sor tent, encore et encore. C’est une sor te d’étrange optimisme. Il ne s’agit pas tant d’une horrible vérité, que de cet espoir du glamour. Il y a quelque chose de touchant, selon moi, dans cette disparité qui existe entre les aspirations et la réalité que l’on voit » . Cer taines personnalités sont très lucides sur la situation de leur microcosme si particulier, et donc sur le regard por té par l’ar tiste, comme en témoigne l’une des femmes à l’occasion de ces soirées ; « il y a, dans le travail de Jessica Craig-Mar tin, une véritable compréhension de la super ficialité » .
BIOGRAPHIE: Artiste incontournable de la scène artistique contemporaine, Jessica Craig-Martin a construit son travail de photographe autour d’une approche documentaire de la haute société américaine. Dans une époque dédiée à l’apparence, l’artiste explore l’esthétique de la richesse par le biais de la photographie contemporaine. Fille du célèbre artiste Michael Craig-Martin, qui a été le professeur des artistes Damien Hirst et Gary Hume, Jessica Craig-Martin photographie un monde qu’elle connaît bien pour avoir évolué parmi des artistes célèbres. Ayant étudié la photographie à The New School/Parson de New York et à l’International Center for Photography de New York, l’œuvre Jessica Craig-Martin a été exposée au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, (Madrid, 2002), au PS1 Contemporary Art Center, (New York, 2001), ainsi qu’à la galerie Colette (Paris), Maureen Paley (Londres), Greenberg Van Doren (New York). Ses œuvres ont également fait l’objet de nombreux articles dans The New York Times Magazine, Artforum, Vogue et Frieze. Son travail figure dans de nombreuses collections publiques, telles que le Whitney Museum of American Art (New York), The Progressive Corporation (Mayfield, Ohio), The Saatchi Collection (Londres), The New Museum (New York) ainsi qu’au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid). Jessica Craig-Martin (1963) vit et travaille à New York.