Grégoire Alexandre a réalisé des études à l’Ecole nationale supérieure de la photographie à Arles et a participé au Festival des jeunes créateurs de Hyères où il fut révélé à un plus grand public. Très récemment il était sélectionné par le couturier Christian Lacroix au sein de la programmation qu’il signa dans le cadre des Rencontres d’Arles. A l’instar de Paolo Roversi, Tim Walker ou Peter Lindbergh, notamment, le travail de Grégoire Alexandre a été réuni et présenté sous la forme d’une exposition monographique.
La simplicité des moyens utilisés comme celle des formes qui résultent de ses photographies aux tonalités essentielles et ordonnées ont imposé Grégoire Alexandre au monde de la mode. L’apparence des êtres ou des choses n’est pas trompeuse chez lui, mais elle ne se transforme pas non plus en cruauté. Tout à l’inverse elle devient un fard doux pour la peau ou les angles qu’elle apaise. Avec discrétion et sans fracas, ses compositions fragiles qui ne tiennent souvent qu’à un fi l, au sens propre comme au sens fi guré, ont inscrit une écriture sensible qui tranche alors avec le vocabulaire photographique de mode des années 1990. Des natures mortes de vêtements effeuillés comme les pages d’un livre, des mannequins ensevelis sous le rose d’un cyclo, des lacets de couleur noués aux branches d’un arbre, chacune des photographies de Grégoire Alexandre distille les sentiments poétiques d’une décennie qui, à trop vouloir les chercher, les ignore parfois.
Grégoire Alexandre studied at l’Ecole nationale supérieure de la photographie in Arles and was revealed to the public at the Festival of Young Artists in Hyères. Very recently, the designer Christian Lacroix selected Grégoire to be part of his programme at the Rencontres d’Arles. Like the work of Paolo Roversi, Tim Walker or Peter Lindbergh before him, Grégoire Alexandre’s work was presented as a monographic exhibition.
Grégoire Alexandre’s place in the world of fashion has been secured as much through the simplicity of the means he uses as through the simplicity of the shapes resulting from his photographs and their ordered, essential tones. The appearance of people or things is not deceptive in his work, but neither is it turned into cruelty. Quite the opposite, it becomes gentle make-up for the skin or the angles it softens. With sobriety and discretion, his fragile compositions which are often held only by a thread, both literally and metaphorically, have inscribed a sensitive language, radically different from the photographic vocabulary of the 1990s. Still lifes of clothes crumpled like the pages of a book, models shrouded in a fallen pink cyclorama, coloured laces knotted onto the branches of a tree, each of Grégoire Alexandre’s photographs distils the poetic feelings of a decade which sometimes looks for them so hard that it misses them.
SANDRA REID (Traducteur)
Coédition : HSBC
septembre 2009 / 22 x 28 / 104 pages
ISBN 978-2-7427-8580-3
prix indicatif : 17,00 €