Pour cette 1ère exposition de la saison 2009-2010, en Résonance avec la Biennale de Lyon, la Galerie Vrais Rêves a choisi de présenter Tom Drahos au travers de 2 séries de travaux : “S.O.S” et “Periphery”.
Si “S.O.S” a déjà été exposée une fois en France, “Periphery” est une oeuvre inédite, réalisée pour la DATAR mais jamais produite à ce jour.
“Aujourd’hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale.”
Joseph Stieglitz, prix Nobel d’économie
Écumer les banlieues de Paris, vieilles et fuligineuses, industrielles, pavillonnaires, de meulière ou de brique, de tours et de “barres”. La banlieue de Cendrars avec ses courettes, ses jardinets, ses terrains vagues aux murs couronnés de lilas et de tessons de bouteilles. Refléter les apparences - suburbaines ou autres - n’est pas précisément son fait.
Sans cadrage, sans mise au point, sans prendre la mesure du temps, sa boîte noire engloutit non pas des images toutes faites, mais une matière recolorée dans toutes les nuances du prisme : herbe, ciel ou béton, passantes et passants indifféremment violets, indigo, bleus...
À sa table lumineuse, dans son bloc opératoire, Tom Drahos taille, agrafe à même le tissu sensible. Et des formes neuves surgissent, s’effilochant comme nuage, avec opacité, transparence.
Gothiques, ces éclats d’images ? Un monde tourneboulé. Buildings et parkings cul par-dessus tête. Chez Rodtchenko, l’univers basculait déjà. Dans cinq milliards d’années le soleil va mourir, la terre se volatiliser. Les temps sont proches.
Banlieusarder sous les soleils noirs. Le ciel jaune est plein d’accrocs comme une toile peinte. Plonger dans le glauque et les hautes lumières. Chercher à voir, là où toute visibilité cesse. Pénétrer au coeur du grand accélérateur où tourbillonnent électrons et photons dans un bourdonnement interstellaire. Ressortir irradié, radieux.
Philippe Nottin