Galerie Albert Benamou 7 rue Froissart 75003 Paris France
C’est autour de quelques œuvres sélectionnées dans la galerie que s’articule cette nouvelle exposition qui s’intitule Face à Faces.
À travers le regard de certains artistes internationaux nous avons tenté de révéler les questionnements des humains dans la société qui les gouverne, leurs émotions, leur adaptation, leurs paralysies, leur identité, leurs influences, leurs compassions. C’est dans cette confrontation avec l’œuvre d’art que l’Autre, c'est-à-dire le spectateur, peut se reconnaître, se remettre en question ou simplement réfléchir sur l’avenir du monde, la disparition ou l’apparition de certaines valeurs. Ce face à face, face aux autres faces, va nous entraîner dans plusieurs pays : en Russie, en Inde, en Chine, en Corée et encore plus près, parmi nous.
Certains artistes agissent comme des émissaires des droits de l’homme en tant que journalistes reporters, parfois justes observateurs, mais jamais gratuitement, puisqu’ils permettent aux images de circuler et de dénoncer les exactions des gouvernements, les guerres civiles. Ils sont nos yeux partout où des crimes se préparent et où les valeurs démocratiques sont bafouées.
Face à la guerre qui sévit dans leur pays ‘Les enfants afghans observant l’entraînement des recrues’, saisis par le grand reporter russe Sergey Maximishin, n’ont plus de visage ni d’identité. Noyés dans l’absurdité d’un monde livré au chaos ils se tiennent en silence devant un avenir de ténèbres et de conflits abyssaux. Face à l’omniprésence de Dieu en Inde le photographe Xavier Zimbardo livre une population d’anonymes et de sacrifiés ou la loi a pris le pas sur les êtres humains. Tandis qu’au Tibet le petit moine de Gao Zengli résume à lui seul le bras de fer d’une puissance politique étrangère oppressive et les contraintes hypocrites des jeux de pouvoir.
Certains de ces pays sont encore ancrés dans le Moyen Age et empêchés dans leur développement mais notre monde est plus ambigu et les apparents progrès cachent aussi le délabrement des valeurs de compassion, d’empathie et d’humanité.
Le collectif russe AES+F met en garde contre les dangers d’une outrance dans l’autre sens et des fausses utopies du monde occidental. Ici les enfants soldats (‘Le Roi des Aulnes’, ‘Time Square’) sont des mannequins qui oeuvrent pour les compagnies publicitaires et deviennent les substituts héroïques et subliminaux de notre appétit insatiable.