Les Champs Libres 10, cours des Alliés 35039 RENNES France
"Pauvres gens nus, où que vous soyez, à souffrir de cet impitoyable orage qui vous lapide, comment vos têtes sans abris et vos ventres sans nourriture, et vos loques criblées de portes, de fenêtres, peuvent-ils vous défendre ?
Oh, je me suis trop peu occupé de cela !" Shakespeare, Le Roi Lear
Une actualité brûlante pour point de départ Ils sont des dizaines de milliers, d’hommes, de femmes et d’enfants, de nos jours, sur tous les océans du monde. Une vingtaine de documents, des grandes photographies, nous rappellent la permanence de ce phénomène et l'existence de ces gens des bateaux en Atlantique, dans l'océan indien, en Méditerranée, dans les Caraïbes... Les camps de réfugiés n'ont pas disparu, notamment en Europe.
Le terme “boat people”, inventé à la fin des années 1970 tend même à disparaître pour laisser directement la place à celle de “clandestins” ou “d'immigrants illégaux”. Une anticipation sur ce qu'ils ne sont pas encore. En mer, sur leur embarcation de fortune, ils sont pourtant bien des boat people : “Réfugiés abandonnant leur pays sur une embarcation de fortune” (Le Petit Larousse, édition 2003).
Cette exposition permet ainsi d’aborder un des problèmes de société les plus terribles et les plus complexes de notre temps.
Un sampan vietnamien pour rappeler un épisode tragique de l’histoire Dans la nuit du vendredi 6 novembre 1981, 86 personnes sont sauvées en mer de Chine grâce à un navire affrété par Médecins du Monde. Elles fuyaient le Vietnam. Ces femmes et ces hommes dérivaient depuis plusieurs jours sur un sampan. Cette embarcation, de près de 15 mètres de long, est conservée par le Port musée de Douarnenez depuis février 1982. Par l’exemple très concret du people boat de Douarnenez, authentique bateau de mémoire du 20ème siècle, l’exposition évoque les migrations de populations par la mer, par bateaux, entre terre quittée et terre d’accueil, bateau-refuge et navire-asile, individus et masse, anonymat et médiatisation.
Mobilisation et engagement civique Cette exposition, en montrant une réalité historique, rappelle l’un des objectifs du projet culturel des Champs Libres : la formation de la conscience citoyenne, déjà présente avec l’exposition permanente du musée de Bretagne sur l’affaire Dreyfus. La mobilisation autour d’une cause, l’engagement civique, sont des thématiques privilégiées des Champs Libres.
Pourquoi cette exposition ?
Un sujet sociétal brûlant
La migration de populations par la mer, par bateaux, entre une terre qui est quittée et un pays encore inconnu est un phénomène particulièrement fréquent dans l’Histoire des hommes. Aujourd’hui encore, ces flux migratoires sont extrêmement d’actualité sur plusieurs points du globe. Ils sont massifs comme jamais.
L’éclairage historique
Parce qu’ils subissent des oppressions militaires, religieuses, politiques, économiques, des centaines de milliers d’hommes et de femmes deviennent des boat people. Ce phénomène est universel et ancestral, depuis les Celtes de Bretagne tentant de gagner l’Armorique, les Anglais prenant la mer pour l’Amérique ou l’Australie, les Juifs s’embarquant pour la Palestine, les Cubains et les Haïtiens souhaitant rejoindre la Floride, jusqu’aux Sénégalais espérant atteindre le continent européen.
Ces évènements restent liés, au début du 21ème siècle, au souvenir du grand exode indochinois, notamment après la victoire du Vietnam du Nord en 1975. Ce sujet précis contient toutes les caractéristiques liées aux migrations des réfugiés avec, ici, en particulier, le passage par la mer entre deux terres, le bateau devenant le vecteur de la traversée vers une autre existence. Le musée de Bretagne est particulièrement bien placé pour se saisir de cette problématique.
Ce musée de société est en effet un lieu où l’on souhaite que l’Histoire éclaire le présent et permette au grand public un recul, une réflexion que n’offre pas toujours l’actualité.
Légitimité régionale
Outre la possibilité offerte par l’exposition d’évoquer les droits de l’homme, la solidarité internationale, l’engagement de la presse dans l’action humanitaire, les enquêtes réalisées au cours de la programmation scientifique ont mis en lumière le rôle prépondérant des marins bretons dans les programmes humanitaires. N’est-ce pas une vocation des marins d’être Inscrits maritimes français et marins de circonstances, parfois tragiques ? Pour tous les publics
Lieu de rencontre de toutes les générations et de la curiosité partagée, l’exposition s’adresse à un large public : familles, étudiants, universitaires, voyageurs, marins ou simplement citoyen concerné.
Parcours de l’exposition
Cette exposition montre plus qu’elle ne démontre. Une muséographie soignée et émouvante accompagne les visiteurs parmi les objets et les témoignages qui la constitue.
Ici, pas d’Histoire officielle, mais une approche modeste des réfugiés, des marins et des humanitaires.
Section 1
Vers la mer passage Atteindre la mer pour fuir une terre meurtrie, aller vers la mer passage, c’est le sujet de cette séquence. L’entrée de l’exposition est totalement dépouillée de collections et uniquement animée par des bruits, qui sont l’expression sonore d’images de guerres, de conflits, de dictatures (hélicoptères, rafales, cris, verrous et portes qui ferment en claquant...). Dans cet univers oppressant apparaît la proue d’un sampan, bateau refuge des boat people vietnamiens au début des années 1980.
L’atmosphère particulière de l’exposition a enveloppé le visiteur, prêt à affronter dans une première séquence l’actualité brûlante du phénomène.
Section 2
Gens des bateaux
Le phénomène boat people, tel qu’il a existé de manière paroxysmique dans le dernier quart du 20ème siècle en mer de Chine, n’est plus d’actualité. En revanche, le terme inventé à cette époque subsiste. Ils sont des dizaines de milliers de gens des bateaux, aujourd’hui, sur tous les océans du monde ; balseros cubains, pateras à Gibraltar, kwassa-kwassas au Comores...
Une vingtaine de grandes photographies récentes, associées à une mappemonde et à des extraits sonores, nous rappellent la permanence de ce phénomène et l’existence de ces gens des bateaux en Atlantique, dans l’océan indien, en Méditerranée, dans les Caraïbes.
Informé sur sa propre temporalité, le visiteur part vers la section suivante avec, à l’esprit, des questions qui lui sont propres.
Une passerelle longe, extrêmement imposant, le navire qui sert à quitter la terre : le bateau-refuge.
Section 3
Le bateau refuge, un sampan vietnamien au coeur d’une histoire singulière Dans la nuit du vendredi 6 novembre 1981, 86 personnes sont sauvées en mer de Chine grâce à un navire affrété par Médecins du Monde. Elles fuyaient le Vietnam. Ces femmes, ces hommes et ces enfants dérivaient depuis plusieurs jours sur un sampan. Cette embarcation est à Douarnenez, au Port musée, depuis février 1982. Il s’agit d’une pièce à conviction rare puisque ces bateaux étaient généralement incendiés ou sabordés, comme en témoignent des photographies d’un sampan en feu et de menus objets récupérés à bord.
Le sampan s’impose aux yeux. Rien ne peut nous en détourner. C’est à son approche qu’on découvre, plaquées au mur, des photographies illustrant la vie des boat people, en mer. Le dialogue est implicite entre le bateau et les réfugiés. L’éclairage du bateau est discret. 86 ampoules symbolisent les 86 réfugiés à bord. Elles amplifient l’émotion que peut susciter l’embarcation.
Cet espace comprend un film unique et bouleversant : le sauvetage des réfugiés de ce bateau en 1981.
Troublé voire oppressé par la muséographie, le visiteur a pris conscience de la dureté de ces situations.
Section 4
Le navire asile
À partir de 1978 et durant une dizaine d’années, a existé en mer de Chine un peuple des bateaux, une communauté maritime de circonstance, composée de femmes et d’hommes embarqués d’une part sur un bateau refuge et, d’autre part, sur le navire asile, le navire de Médecins du monde, le navire de guerre, le navire de commerce. Ils sont boat people, médecins, marins, journalistes, militaires... Ils sont le peuple des bateaux, les acteurs, en mer, d’une même histoire, chacun à sa place particulière.
Ici, la cale d’un navire asile, le Rose Schiaffino, est reconstituée. Elle montre la vie à bord des réfugiés et la façon dont ils étaient logés, nourris et soignés.
Après que le visiteur a découvert
les conditions de vie sur ces navires asile, son attention est portée dans les deux sections suivantes sur le mouvement qui a rendu possibles ces sauvetages.
Section 5
L’humanitaire de la mer
Ici, le visiteur découvrira des objets ayant trait à l’association Médecins du Monde. Par un système de douches sonores, il sera possible d’écouter les témoignages de Bernard Kouchner, Michel Pastourie, ancien commandant du Rose Schiaffino, Duy Tran Dinh, ancien boat people et Jacques Pavlovsky, photographe. L’humanitaire de la mer évoqué dans l’exposition naît à la fin des années 1970. En 1978, les opinions publiques commencent à être alertées sur ce qui se passe en mer de Chine. Le mouvement humanitaire trouve un écho et des moyens en argent grâce à l’entrée des informations dans les foyers à l’heure de grande écoute de la télévision. Ici, les visiteurs de l’exposition écoutent le journal télévisé du soir, dans une cuisine-formica d’époque. Les informations deviennent le vecteur des misères du monde à l’heure du souper. L’opération “Un bateau pour le Vietnam”, initiée par Bernard Kouchner, marque la naissance de Médecins du Monde, le début d’un humanitaire de la mer.
Cette séquence a amené implicitement le visiteur à questionner le présent au regard des années 80. Section 6
Pieds à terre
Le but du réfugié est de quitter la mer, le bateau-refuge ou le navire-asile, et de mettre les pieds sur une terre d’asile. Dans le meilleur des cas, il est contraint de se contenter d’un pied-à-terre. C’est une île désertique qui l’accueille parce qu’on lui a refusé l’entrée dans un des pays que borde la mer de Chine. C’est dans un camp qu’il passe plusieurs semaines ou plusieurs mois avant qu’il n’obtienne le sésame, le visa, le permis de séjour qui lui fera connaître une terre ferme. Un grand tirage d’une photographie de Jacques Pavlovsky nous montre des centaines de femmes et d’hommes amassés sur une plage d’Indonésie, en 1979, après le refus des autorités de Malaisie de les accueillir. Au pied de la photographie une langue de sable nous rappelle qu’ils sont à terre, mais sur une terre mouvante, sur laquelle rien n’est encore décidé. Ils ne sont plus des boat people. Ils ne sont pas encore les citoyens d’un autre pays, sur une véritable terre d’asile. D’autres photographies de Julien Quideau et de Pascal Deloche nous dévoilent quelques aspects de la vie dans ces camps, entre mer et terre.
L’exposition touche à sa fin ; une dernière séquence est dédiée à la consultation de vidéos et de livres traitant des réfugiés de la mer.
Section 7
Épilogue
A la fin de l’exposition, des postes informatiques permettent de visionner des émissions sur les flux migratoires et consulter des livres qui traitent de ce sujet. Cette exposition montre plus qu’elle ne démontre, évoque sans rassasier. Elle est comme un appel à mieux connaître un phénomène extrêmement complexe qui touche aux causes, aux moyens et aux répercussions des migrations de l’homme à chaque époque.Un sujet sociétal brûlant La migration de populations par la mer, par bateaux, entre une terre qui est quittée et un pays encore inconnu est un phénomène particulièrement fréquent dans l’Histoire des hommes.
Aujourd’hui encore, ces flux migratoires sont extrêmement d’actualité sur plusieurs points du globe. Ils sont massifs comme jamais.
L’éclairage historique
Parce qu’ils subissent des oppressions militaires, religieuses, politiques, économiques, des centaines de milliers d’hommes et de femmes deviennent des boat people.
Ce phénomène est universel et ancestral, depuis les Celtes de Bretagne tentant de gagner l’Armorique, les Anglais prenant la mer pour l’Amérique ou l’Australie, les Juifs s’embarquant pour la Palestine, les Cubains et les Haïtiens souhaitant rejoindre la Floride, jusqu’aux Sénégalais espérant atteindre le continent européen.
Ces évènements restent liés, au début du 21ème siècle, au souvenir du grand exode indochinois, notamment après la victoire du Vietnam du Nord en 1975. Ce sujet précis contient toutes les caractéristiques liées aux migrations des réfugiés avec, ici, en particulier, le passage par la mer entre deux terres, le bateau devenant le vecteur de la traversée vers une autre existence.
Le musée de Bretagne est particulièrement bien placé pour se saisir de cette problématique. Ce musée de société est en effet un lieu où l’on souhaite que l’Histoire éclaire le présent et permette au grand public un recul, une réflexion que n’offre pas toujours l’actualité.
Légitimité régionale
Outre la possibilité offerte par l’exposition d’évoquer les droits de l’homme, la solidarité internationale, l’engagement de la presse dans l’action humanitaire, les enquêtes réalisées au cours de la programmation scientifique ont mis en lumière le rôle prépondérant des marins bretons dans les programmes humanitaires. N’est-ce pas une vocation des marins d’être Inscrits maritimes français et marins de circonstances, parfois tragiques ? Pour tous les publics Lieu de rencontre de toutes les générations et de la curiosité partagée, l’exposition s’adresse à un large public : familles, étudiants, universitaires, voyageurs, marins ou simplement citoyen concerné.
Parcours de l’exposition
Cette exposition montre plus qu’elle ne démontre. Une muséographie soignée et émouvante accompagne les visiteurs parmi les objets et les témoignages qui la constitue.
Ici, pas d’Histoire officielle, mais une approche modeste des réfugiés, des marins et des humanitaires.
Section 1
Vers la mer passage Atteindre la mer pour fuir une terre meurtrie, aller vers la mer passage, c’est le sujet de cette séquence. L’entrée de l’exposition est totalement dépouillée de collections et uniquement animée par des bruits, qui sont l’expression sonore d’images de guerres, de conflits, de dictatures (hélicoptères, rafales, cris, verrous et portes qui ferment en claquant...).
Dans cet univers oppressant apparaît la proue d’un sampan, bateau refuge des boat people vietnamiens au début des années 1980.
L’atmosphère particulière de l’exposition a enveloppé le visiteur, prêt à affronter dans une première séquence l’actualité brûlante du phénomène.
Section 2
Gens des bateaux
Le phénomène boat people, tel qu’il a existé de manière paroxysmique dans le dernier quart du 20ème siècle en mer de Chine, n’est plus d’actualité. En revanche, le terme inventé à cette époque subsiste. Ils sont des dizaines de milliers de gens des bateaux, aujourd’hui, sur tous les océans du monde ; balseros cubains, pateras à Gibraltar, kwassa-kwassas au Comores... Une vingtaine de grandes photographies récentes, associées à une mappemonde et à des extraits sonores, nous rappellent la permanence de ce phénomène et l’existence de ces gens des bateaux en Atlantique, dans l’océan indien, en Méditerranée, dans les Caraïbes.
Informé sur sa propre temporalité, le visiteur part vers la section suivante avec, à l’esprit, des questions qui lui sont propres.
Une passerelle longe, extrêmement imposant, le navire qui sert à quitter la terre : le bateau-refuge.
Section 3
Le bateau refuge,
un sampan vietnamien au coeur d’une histoire singulière Dans la nuit du vendredi 6 novembre 1981, 86 personnes sont sauvées en mer de Chine grâce à un navire affrété par Médecins du Monde. Elles fuyaient le Vietnam. Ces femmes, ces hommes et ces enfants dérivaient depuis plusieurs jours sur un sampan. Cette embarcation est à Douarnenez, au Port musée, depuis février 1982. Il s’agit d’une pièce à conviction rare puisque ces bateaux étaient généralement incendiés ou sabordés, comme en témoignent des photographies d’un sampan en feu et de menus objets récupérés à bord.
Le sampan s’impose aux yeux. Rien ne peut nous en détourner. C’est à son approche qu’on découvre, plaquées au mur, des photographies illustrant la vie des boat people, en mer. Le dialogue est implicite entre le bateau et les réfugiés. L’éclairage du bateau est discret. 86 ampoules symbolisent les 86 réfugiés à bord. Elles amplifient l’émotion que peut susciter l’embarcation.
Cet espace comprend un film unique et bouleversant : le sauvetage des réfugiés de ce bateau en 1981.
Troublé voire oppressé par la muséographie, le visiteur a pris conscience de la dureté de ces situations.
Section 4 Le navire asile
À partir de 1978 et durant une dizaine d’années, a existé en mer de Chine un peuple des bateaux, une communauté maritime de circonstance, composée de femmes et d’hommes embarqués d’une part sur un bateau refuge et, d’autre part, sur le navire asile, le navire de Médecins du monde, le navire de guerre, le navire de commerce. Ils sont boat people, médecins, marins, journalistes, militaires... Ils sont le peuple des bateaux, les acteurs, en mer, d’une même histoire, chacun à sa place particulière.
Ici, la cale d’un navire asile, le Rose Schiaffino, est reconstituée. Elle montre la vie à bord des réfugiés et la façon dont ils étaient logés, nourris et soignés.
Après que le visiteur a découvert les conditions de vie sur ces navires asile, son attention est portée dans les deux sections suivantes sur le mouvement qui a rendu possibles ces sauvetages.
Section 5 L’humanitaire de la mer
Ici, le visiteur découvrira des objets ayant trait à l’association Médecins du Monde. Par un système de douches sonores, il sera possible d’écouter les témoignages de Bernard Kouchner, Michel Pastourie, ancien commandant du Rose Schiaffino, Duy Tran Dinh, ancien boat people et Jacques Pavlovsky, photographe.
L’humanitaire de la mer évoqué dans l’exposition naît à la fin des années 1970. En 1978, les opinions publiques commencent à être alertées sur ce qui se passe en mer de Chine. Le mouvement humanitaire trouve un écho et des moyens en argent grâce à l’entrée des informations dans les foyers à l’heure de grande écoute de la télévision. Ici, les visiteurs de l’exposition écoutent le journal télévisé du soir, dans une cuisine-formica d’époque. Les informations deviennent le vecteur des misères du monde à l’heure du souper. L’opération “Un bateau pour le Vietnam”, initiée par Bernard Kouchner, marque la naissance de Médecins du Monde, le début d’un humanitaire de la mer.
Cette séquence a amené implicitement le visiteur à questionner le présent au regard des années 80.
Section 6
Pieds à terre
Le but du réfugié est de quitter la mer, le bateau-refuge ou le navire-asile, et de mettre les pieds sur une terre d’asile. Dans le meilleur des cas, il est contraint de se contenter d’un pied-à-terre. C’est une île désertique qui l’accueille parce qu’on lui a refusé l’entrée dans un des pays que borde la mer de Chine. C’est dans un camp qu’il passe plusieurs semaines ou plusieurs mois avant qu’il n’obtienne le sésame, le visa, le permis de séjour qui lui fera connaître une terre ferme. Un grand tirage d’une photographie de Jacques Pavlovsky nous montre des centaines de femmes et d’hommes amassés sur une plage d’Indonésie, en 1979, après le refus des autorités de Malaisie de les accueillir. Au pied de la photographie une langue de sable nous rappelle qu’ils sont à terre, mais sur une terre mouvante, sur laquelle rien n’est encore décidé. Ils ne sont plus des boat people. Ils ne sont pas encore les citoyens d’un autre pays, sur une véritable terre d’asile. D’autres photographies de Julien Quideau et de Pascal Deloche nous dévoilent quelques aspects de la vie dans ces camps, entre mer et terre.
L’exposition touche à sa fin ; une dernière séquence est dédiée à la consultation de vidéos et de livres traitant des réfugiés de la mer.
Section 7
Épilogue
A la fin de l’exposition, des postes informatiques permettent de visionner des émissions sur les flux migratoires et consulter des livres qui traitent de ce sujet. Cette exposition montre plus qu’elle ne démontre, évoque sans rassasier. Elle est comme un appel à mieux connaître un phénomène extrêmement complexe qui touche aux causes, aux moyens et aux répercussions des migrations de l’homme à chaque époque.