Galerie Le Réverbère Rue Burdeau, 38 69001 Lyon France
Une aventure du docteur Williams, inventeur de la pilule Pink pour personnes pâles, et en épilogue : « Estouffade sauce aux truffes », 2008 :
Notre bon Docteur Williams est décédé à Ribérac le 17 avril 1920, trop tôt disparu à l’âge de 71 ans. De lui nous savons si peu. Originaire de Brighton, il arriva à Bordeaux à l’aube de ses 20 ans, recueilli, le temps de sa Faculté, par une vieille tante, sa seule famille.
De lui, cependant, nous garderons en mémoire tant de souvenirs. Celui d’un homme distingué, arrivé dans notre communauté le 1er mars 1887, portant encore le deuil de son épouse, récemment décédée, celui du père aimant de sa jeune Gloria, « ma fidèle petite », comme il aimait à l’appeler, celui du savant illustre, du chercheur insatiable mais aussi du médecin respectable, dévoué aux autres que vous êtes si nombreux à être venus saluer aujourd’hui. Pour soigner ses concitoyens, ce professionnel infatigable bravait tous les temps, sur toutes les routes, jusqu’aux endroits les plus reculés de La Double qu’il connaissait à double titre. Ce fin tireur, passionné de chasse, connaissait le gibier local mieux que quiconque. Je le revois encore, le visage radieux, faisant claquer ses bottes lorsqu’il traversait la place, fier comme un lion, bécasses et lièvres dépassant de sa besace, la petite Gloria le suivant, les cheveux ébouriffés.
Son goût pour les séances de spiritisme, les expériences qu’il mena sur certaines personnes au nom de la science, constituent son jardin secret que nous nous devons de respecter. Mais il est certain que notre tristesse en ce jour rejoint celle des pauvres créatures qu’il recueillit en son hospice, veillant sur elles, leur apportant le secours de son savoir et le bénéfice de ses audaces. Sa fille Gloria, dont nous regrettons l’absence aujourd’hui, nous a fait parvenir cette missive que je vais vous lire avant de nous recueillir pour un dernier hommage.
« Maman est partie la première, je n’avais pas 5 ans, mon petit papa a toujours étouffé son chagrin devant moi. La mort de maman me fut ainsi rendue plus douce. Finalement, ce qui changea le plus pour moi dans notre nouvelle vie à Ribérac, fut de me retrouver si souvent seule dans notre grande maison. Papa, comme vous le savez, était médecin et un médecin de campagne est toujours sur la route... Il se rendait parfois jusqu’à Excideuil, et au plus profond de la forêt de la Double, soigner les habitants des bois. Les Doubleaux comme on les nomme ici. Les fins de semaine, La Double devenait son territoire de chasse. Je me souviens de la première fois qu’il m’y a emmenée, l’année de mes 7 ans, l’âge de raison m’avait-t-il expliqué. Au début le collier de cuir me gênait, et papa tirait fort sur la chaîne quand il suivait une piste. Les griffures de ronces me blessaient, les morsures de moustiques me démangeaient mais je retenais toute plainte car Papa était tellement heureux dans ces moments-là qu’il était impensable de le déranger par mes jérémiades ou d’alerter les bécasses par mes gémissements. En grandissant, je devins plus agile, ma peau s’épaississait, je devenais insensible aux blessures de la forêt. J’appris à repérer le gibier avant lui, et c’est moi qui donnais le signal de la traque. On était bien ensemble avec papa à courir au grand air, rien que nous deux. Maintenant, c’est autre chose, il m’a laissée toute seule. Seule, mais dans Ma Double chérie où l’on prend soin de moi, où le souvenir de mon cher papa allège mon chagrin. Je vous remercie tous de rendre ce dernier hommage à mon père bien aimé. » Gloria.
17 photographies noir et blanc réalisées à Ribérac (Résidences de l’Art en Dordogne ) en 2008.
L’album de famille - Épisode du Cache-mari, 2009 :
Un oeil dans la réalité, l’autre dans la fiction, la photographe Delphine Balley puise son inspiration aussi bien dans les faits divers que dans sa propre vie familiale. Elle compose des mises en scène baroques et fantasmagoriques, où l’imaginaire le dispute au fantastique. De son enfance, elle a gardé un goût pour les histoires, portes ouvertes sur les rêves. Tout est source d’inspiration, à commencer par la multitude d’objets accumulés dans la maison familiale.
Le feuilleton photographique de L’Album de famille débute en 2002 à Saint-Laurent-en-Royans. Un village de 1218 âmes au pied des montagnes du Vercors. Les protagonistes de cette histoire sont les membres de la famille Balley. Ils évoluent dans les décors de la maison familiale. Les histoires racontées mélangent réel et fiction. Chacun joue son propre rôle (père, mère, grand-père, cousines, tante, oncle). Dans l’épisode de L’assassinat, réalisé en juillet 2007, son personnage de mariée est retrouvé mort, une sorte d’homme-loup porte son sang sur ses mains. L’épisode qui suit « Le Cache-mari », est la période du deuil et de certains dérèglements dans la maison familiale. Alors que sa mère souhaite vivre son deuil en solitaire, le père met en place la traque du meurtrier de sa fille.
4 photographies couleurs + une installation.
Du 12 septembre au 21 novembre 2009, du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur RDV.
Rentrée de la rue Burdeau le samedi 12 septembre 2009, de 14h à 21h, en présence de la photographe.
Vernissage le lundi 14 septembre 2009 de 18h à 21h avec la galerie José Martinez, La Salle de bains
et le Stand.
aveBiennale de Lyon
Du 10 au 30 septembre 2009, 1ère édition Arty Vitrines à l’occasion de la Biennale de Lyon et de
Docks Art Fair 09 : Carte blanche chez Boffi Lyon : Delphine Balley, Arièle Bonzon, Thomas Chable,
Serge Clément, Alain Fleischer, Julien Guinand, Rip Hopkins, William Klein, Géraldine Lay, Philippe
Pétremant et Bernard Plossu. Carte blanche chez As it is : Jacques Damez, François Deladerrière, Alain
Fleischer, William Klein, Jean-Claude Palisse et Yves Rozet. Vernissages le mercredi 16 septembre
2009 à partir de 19h.