NEGPOS 1, cours Némausus B 103 Avenue Général Leclerc 300000 Nîmes France
4 années d'une relation amoureuse intense et destructive, des brûmes de Suède jaillissent des torrents de chaleur humaine incandescente... Des images fortes et expressionnistes, un regard sans concession, aux durs et lumineux contraste, à la Anders Petersen.
« Les photos du projet COLLIDE représentent une période très spéciale dans ma vie. » C’est par cette phrase simple, que Nadja Hallström aime introduire la série photographique COLLIDE qui sera présentée pour la première fois en France, à la galerie NegPos (Nîmes) du jeudi 17 septembre au 20 novembre 2009. Au delà de cet aplomb et de cet aveu à demi dit, quelle est la nature de la souffrance ou de la joie profonde qui habite ce travail ? Alliance maligne, écorchure exquise divaguant entre douleur et plaisir, ou bien énergie vitale qui pousse à faire oeuvre de toute chose y compris de nos propres vies ?Au premier contact, Nadja Hallström est une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibyllineest une personne sibylline et posée, en décalage avec ce qu’elle nous montre dans ses images qui ne cessent de bouillonner avec force de vie et d’éclats de passion. Sans doute ses yeux, trop bleu, qui basculent dans un gris liquide miroitant, voient-ils plus loin, de façon plus pénétrante, clairsemés de reflets éthérés, ce que nous ne voulons pas connaître. Un amour aérien et brûlant, aussi vif que dangereux, doux comme un aplat d’acier, taillant comme la lame du rasoir. Cette série photographique illustre 4 années d'une relation amoureuse intense. Collide, mot anglais, signifie en français « entrer en collision ». Affrontement physique primal, pugila amoureux, enchevêtrement charnel, si l’âpre corps à corps qui se dessine tout au long du récit photographique n’en est plus que la trace bidimensionnelle, il nous laisse tout de même percevoir qu’elle en a été sa profondeur. L’art depuis la deuxième moitié du 20èmeèmeème siècle, regorge de mises en situation extrêmes du corps, pour ne citer que quelques uns des artistes auxquels nous nous référons : les actionnistes viennois, Gina Pane, Chris Burden, Paul McCarthy, Larry Clark, etc… Si le corps est ainsi mis à l’épreuve, l’âme l’est au moins tout autant. Et l’on peut penser à Nan Goldin, par la dimension autobiographique de la série et le désarroi amoureux qui la hante. Pourtant, le côté théâtral évident de ces images, le lyrisme et une forme de « réalisme magique » qui émane de COLLIDE nous amène davantage à songer à une oeuvre picturale post-impressionniste et naturaliste, que nous pouvons confronter, toute proportion gardée, à l’oeuvre cinématographique de Lars Von Trier. A l’instar de l’illustre metteur en scène de Dancing in the dark, qui opte pour chacun de ses films pour une forme, Nadja Hallström met en place un traitement plastique particulier appliqué à toute la série qui vient renforcer son unité et les potentialités de l’ensemble.
Ses images sont fougueuses, presque rageuses, fruits amers d’un regard sans concession, aux durs et lumineux contrastes, une rugueuse esthétique du vécu qu’on pourrait comparer à celle de son aîné et compatriote, le photographe Anders Petersen.Sous les brumes de Suède grondent des torrents de chaleur humaine incandescente, une nouvelle cause méconnue du réchauffement climatique... ?
Patrice Loubon, août 2009.