L’un des caractères fort de l’œuvre d’Andy Warhol est son travail sur le portrait, un genre négligé, qu’il remit à la mode à partir de 1972.
Jusqu’à sa mort, ce seront six cents portraits produits, en l’espace de quatorze ans.
À travers ces portraits de stars du cinéma et de la musique, d’artistes, marchands d’art ou collectionneurs, d’hommes politiques, de sportifs ou encore de jet-setters, Andy Warhol dresse le tableau d’une société toute entière, à la manière de Franz Hals qui capta si bien les caractères de son époque.
Warhol appliqua à sa démarche une nouvelle formule de production artistique sérielle, presque industrielle. Il mit en œuvre un processus systématique dans son atelier désormais célèbre sous le nom de « Factory » : prise de vue de ses modèles au polaroïd Big Shot, choix des clichés, « maquillage » et transposition sérigraphique.
De ce Grand monde, c’est aujourd’hui plus de 200 figures que le catalogue entreprend de présenter, selon une problématique nouvelle et audacieuse : Replacer l’Art du portrait « de cour » chez Warhol, au cœur de sa réflexion sur l’image, à l’ère de la consommation de masse. Bien loin d’un Pop Art réducteur, une approche neuve et vivifiante.