Le prix Canon de la Femme Photojournaliste 2009 a été décerné par l’Association des Femmes Journalistes (AFJ) à Justyna Mielnikiewicz (Pologne-Géorgie), pour son projet de reportage « Shared sorrows – Divided lines », sur les conflits du Caucase et la vie quotidienne de ses populations. Elle recevra son prix au festival Visa Pour l’Image à Perpignan le 5 septembre 2009.
Le jury s’est réuni à Paris le 25 juin 2009. Il était composé de : Cyril Drouhet, le Figaro Magazine; Ayperi Ecer, Reuter (Paris); Magali Jauffret, L’Humanité; Monica Allende, Sunday Times GB; Delphine Lelu, Festival Visa pour l’Image. Et pour l’AFJ: Catherine Lalanne, Pèlerin; Moïra Sauvage, journaliste et Brigitte Huard.
Le prix, doté par Canon France et soutenu par le Figaro Magazine, sera remis à la lauréate le 5 septembre 2009 à Perpignan, lors du 21ième Festival International de Photojournalisme Visa Pour l’Image. D’un montant de 8000 Euros, il est destiné à soutenir la lauréate dans la réalisation de son projet. Elle aura un an pour le mener à bien et son travail fera l’objet d’une exposition ou d’une projection lors du festival Visa pour l’Image 2010.
Justyna Mielnikiewicz, 35 ans, est photoreporter indépendante, d’origine polonaise et géorgienne. Depuis 2002, elle vit à Tbilissi (Géorgie) et mène un travail de longue haleine sur les conflits qui déchirent la région du Caucase. Elle a notamment été publiée dans le New York Times, Newsweek Pologne et Le Monde. Son travail sur le Caucase, d’une grande virtuosité photographique, a reçu le second prix du Santa Fe Center for Visual Arts Project. Il a également reçu une mention au Dorotea Lange/Robert Taylor Prize en 2003. En 2009, la photographe a reçu un second prix au World Press Photo.
Le prix Canon/AFJ va permettre à Justyna Mielnikiewicz de poursuivre son reportage en Abkhazie, Sud Ossétie, Nord Karabakh, Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie. Pour elle, les frontières et les lignes de front actuelles, issues de l’histoire, ne correspondent pas aux réalités vécues par les différents peuples du Caucase. Elle démontre que les conflits successifs qui s’y déroulent n’ont pas pour origine des conflits ethniques mais politiques. Dans cette zone d’importance géostratégique mal connue, elle bouscule les stéréotypes et donne à rencontrer des populations laissées pour compte par l’actualité.