" Non, dit-il d'une voix catégorique, écoute, il le faut, vous êtes fous, la communication est interrompue, il n'y a pas de réseau, et il imagine déjà Ashkelon, les immeubles couverts de suie, les rues enfumées, et les cris dans les rues, il ne pense pas du tout à Gaza, il ne pense jamais a la partie adverse, ce n'est bon pour personne conclut-il sèchement, pour lui-même, et il voit sa mère surgir des ruines, le visage couvert de sang, et sa sœur, il a conserve les images depuis sa tendre enfance, depuis que son père est parti... " La nouvelle inédite de Shimon Adaf oscille entre un quotidien banal et gris et un monde intérieur, un " ailleurs " fantasmé lourd, inquiétant, hallucine. Elle correspond parfaitement aux photos de Guy Raivitz, de la même génération, qui voit son pays et ses habitants avec les mêmes yeux. Un monde familier et en même temps inconnu.
