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Les « ACTES DU DESERT » ont vu le jour les 13 et 14 janvier 2006 dans le désert à la périphérie de TOMBOUCTOU au MALI. Deux peintres-calligraphes, deux photographes et un chorégraphe ont décidé de jeter leur dévolu par un ensemble ritualisé de signes [appuyé par des paroles en suspens] en un point de convergence entre le zéro et l’infini où cosmos et sacré, présence minérale à ciel ouvert et croyances fétichistes nouent et dénouent encore des rapports très intimes.
L’action a consisté pour les deux peintres à poser à l’intérieur d’un cercle immense ou à l’extérieur de ce dernier, tout au long de la journée, des signes ou figures libres, des idéogrammes et des écritures faisant référence à deux alphabets connus et pratiqués [songhaï et tifinagh], tantôt directement dessinés avec les doigts de la main sur le sable ou abandonnés selon la méthode du « dripping-sand » par un mouvement du corps entier, tantôt peints ou dessinés sur d’autres supports tels que le tissu tendu ou le papier.
L’action a été dans le même temps saisie sur le vif par les deux photographes selon leur sens de l’improvisation et de la concertation, avec la diversité des techniques de captation propres aux types d’appareils qu’ils avaient sous la main (appareillage argentique et/ou numérique) et sans que ces derniers aient pu à un moment ou à un autre intervenir de manière directe sur le déroulement autonome et parallèle des deux peintres.
Le déploiement chorégraphique qui a été envisagé en seconde partie s’est déroulé le lendemain sous la forme d’un solo.
L’action a consisté pour le danseur-chorégraphe à disséminer et/ou, dans la mesure du possible, tenter de faire disparaître l’ensemble des traces imprimées sur le sable par une composition entièrement libre qui s’est étirée sur une durée unitaire d’une trentaine de minutes en rapport à la ou les tonalité(s) thématique(s) choisie(s).
L’action a consisté de même pour le danseur-chorégraphe à organiser avec l’esprit d’un détournement spécifique à la danse un très large panorama de figures dans l’espace à l’appui des grands tissus tendus sur lesquels les deux peintres ont aussi imprimé des signes ou des figures.
Ces deux actions chorégraphiques ont été à la fois vidéographiées et photographiées.
A partir de cet ensemble de pièces, il a été envisagé une édition quadrilingue (français, songhaï, tamashek et arabe) du livre des « ACTES DU DESERT ».
Est-ce bien dans un océan de sable que nous écrivons pour voir aujourd’hui ?
Jean-Pierre Hamon