Dans ses livres, le philosophe et sinologue François Jullien pratique le voyage en Chine comme un exercice de mise en perspective permettant de mieux discerner en retour les spécificités de notre propre culture. Cette démarche, sur laquelle il s'explique dans Penser d'un dehors (Seuil), est encore celle de De l'essence ou du nu. Si le Nu - qu'il importe de distinguer de la nudité - est présent en Occident à toutes les époques et dans tous les arts, il est en revanche resté ignoré de la tradition artistique chinoise. Comment expliquer cette absence? L'auteur montre que le nu a partie liée avec la conception de la forme et de l'essence qui fonde notre philosophie et qu'il est le révélateur d'une quête de l'être et de l'en-soi totalement étrangère à la pensée chinoise. --Jean Blain, ©Lire--