Visa pour la Russie : terre et âme, Mark Vinogradov
Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions
Mark Vinogradov
Expositions du 26/01/08 au 19/02/08 Terminé
Passage de Retz 9, rue Charlot 75003 Paris France
Les années 80 et le début de la Perestroïka ont marqué un regain d'intérêt du monde occidental pour la Russie. L'occident découvre alors un pays isolé du monde entier depuis plus de 70 ans par le rideau de fer qui cachait un immense territoire inconnu doté d'une population courageuse à la conscience transformée par le régime soviétique, et en même temps mue par une âme secrète. Ce que toute la culture russe et la culture occidentale se disputent depuis plus de deux siècles en essayant de comprendre. Depuis, plus de 25 ans ont passé : 1991 a vu la fin de l'Union Soviétique et l'ouverture de la Russie sans pourtant faire évoluer notre compréhension du sens des mots « terre » et « âme » russes.
Une mythologie soviétique s'est mise en place selon laquelle « le peuple russe était le plus heureux », il est devenu « le plus malheureux » et aujourd'hui, dans l'histoire post-soviétique « le peuple russe est spécial ». Un nouveau mythe s'est ajouté : la mafia russe et les excès du capitalisme sauvage. Mais comme tous les mythes, tout cela est bien loin de la réalité.
L'exposition de Mark Vinogradov est un essai pour montrer l'étendue et la beauté spirituelle de la terre et de la nature profonde de la Russie, à la découverte des parties Nord et Est du pays comme Baïkal, Chanta-Mansiysk, Valaam… où le cycle de la nature dicte la vie et la perception humaine. Avec des paysages épiques, Mark Vinogradov nous montre les gens simples qui font du caviar rouge dans les pêcheries, l'esprit loin des changements économiques et politiques.
Le visiteur découvre en même temps des images d'icônes murales prises dans des monastères à côté de Moscou, récemment criblées de balles car utilisées comme cibles par des gens s'entraînant à manipuler des armes comme dans les blockbusters américains. Ce genre de comportement est devenu la réalité russe au début des années 90 dans les premières années du capitalisme sauvage. Ces contrastes entre la force de la nature immuable et la fragilité de la vie humaine, dépendante des changements politiques et économiques, nous font entrer dans l'univers esthétique de Mark Vinogradov. Il entrebâille la porte sur ce qu'est la Russie, ce que c'est qu' être russe et de vivre en Russie aujourd'hui.
Mark Vinogradov a 50 ans. Il a étudié à l'Institut de Relations Internationales de Moscou, un des plus prestigieux instituts à l'époque soviétique. Sa thèse de doctorat porte sur l'histoire sociale et culturelle du Portugal. Après une carrière de journaliste et diplomate, il se tourne vers la photographie, qu'il pratique depuis 20 ans. Il a eu plusieurs expositions personnelles en Russie comme à l'étranger.
Lauréat de la compétition « Caméra d'Argent » pour le meilleur reportage sur Moscou (2005), il a participé à la Biennale de la Photographie de Moscou, avec une exposition personnelle au Musée de l'Architecture (2006), a exposé à la galerie Solianka à Moscou (2006), à la galerie Arterium à Moscou (2007), et à Rome, Venise, Bruxelles et Lisbonne. Il a publié 3 livres et plusieurs catalogues sur son travail.