Si je devais parler de ma relation avec la photographie, je dirais que c'est une histoire d'amour qui s'est doucement construite dans le temps et l'espace. Au départ et très jeune l'approche était singulière mais constante.
C'était un moyen comme pour beaucoup d'autres de figer quelques instants d'une vie, constituer un album souvenir de quelques moments de bonheur intimes. Passée l'adolescence, j'ai commencé à voyager seule et j'ai compris alors que la photographie serait mon alliée, un compagnon de route fidèle qui me permettrait de poser un regard sur la beauté de ces terres inconnues que je découvre et qui m'émerveillent.
En 2004, à Grenade j'ai fait la rencontre d'un photographe Andalou Manolo Bello. Son univers photographique m'a fasciné : des images très intimistes qui dévoilent un monde à la frontière du rêve et de la réalité, l'image comme vecteur d'émotions et conteur d'une histoire. Notre amitié sera un élément déclencheur dans ma perception de cet outil qui prend alors un sens créatif et artistique à part entière. Manolo Bello fut pour moi un véritable ami, mais aussi un mentor dans mon évolution, m'encourageant et me guidant dans ma démarche d'apprentissage jusqu'à sa disparition récente en Avril 2009.
Je pense que depuis ce jour, ma relation à la photographie est devenue plus profonde, plus intérieure et innovante.
Je balade mon objectif lors de mes expéditions à travers le monde, telle une spectatrice solitaire, discrète et curieuse de l'esthétique de l'Autre dans son milieu et ses cultures et je poursuis mon apprentissage…
Je crois que le monde n'existe en soi que par le regard qu'on y pose, la photographie est donc devenue pour moi un moyen d'expression et de partage d'émotions, images réelles ou imaginaires, le reflet d'une réalité propre et intime.