Philong Sovan

Philong Sovan

#Photographe
Né en 1986, Philong Sovan vit et travaille à Phnom Penh. Il est photographe au Phnom Penh Post depuis 2009 et membre du Studio Image, structure créée dans la capitale cambodgienne par le Centre Culturel Français. Il anime également un atelier à l’Université royale des beaux-arts. Il a exposé à deux reprises au festival Photo Phnom Penh et reçu le prix Canon du meilleur reportage, décerné lors de l’édition 2010 de l’Angkor Photo Festival.

Philong Sovan est significatif de la nouvelle génération des photographes cambodgiens. Formé au montage vidéo par l’institution catholique qui l’employait, il vient à l’image fixe par nécessité professionnelle. Encouragé par son compatriote, le photographe et photojournaliste Mak Remissa, Philong Sovan découvre le festival Photo Phnom Penh et le Studio Image du Centre Culturel Français. Là, le photographe de presse qu’il est devenu décide de se lancer, en parallèle, dans des projets personnels.
Il passe ainsi huit mois auprès d’une communauté de trente familles vivant dans une ancienne chapelle utilisée comme prison sous le régime de Pol Pot, puis donnée à un groupe d’orphelins (certains y vivent toujours) lorsqu’en 1979 les khmers rouges évacuèrent Phnom Penh. Dédale de petits appartements répartis sur trois niveaux, avec des escaliers pentus, des rues intérieures, l’endroit est étonnant en soi. Dès qu’il sent qu’il gagne la confiance des résidents, Philong Sovan abandonne les instantanés de la vie quotidienne pour les portraits. Puis il réalise une série de natures mortes inspirées de collages, à partir d’éléments décoratifs installés sur les murs par les habitants.
Un an plus tard, il poursuit son exploration du portrait dans une nouvelle série, en éclairant les visages grâce à l’écran de son ordinateur portable pour pallier le manque de lumière. Subtils, mystérieux dans leur absence d’expression, ces portraits intriguent, voire effraient. Approfondissant sa recherche sur les éclairages, il invente des dispositifs bricolés à partir d’objets ordinaires, comme les pailles trouvées dans les cafés. Dans la série présentée ici, c’est le phare de sa moto – Motor Light – qui éclaire et révèle le quotidien des habitants de la ville la nuit et donne à son approche documentaire une ambiance cinématographique.