Artiste photographe français, Philippe Calandre mêle dans son œuvre la photo, la peinture et la vidéo.
Né à Avignon en 1964, il s'embarque très jeune comme mousse sur un navire pour laisser derrière lui son enfance tumultueuse. Il sillonnera les océans deux années durant. Ce long voyage initiatique, de l'Atlantique Nord est au Pacifique Sud au contact des forces de la nature, forme son esprit, aiguise sa sensibilité, et lui révèle la dimension esthétique des grands espaces.
Revenu en France pour des raisons de santé, le retour à la terre ferme est pour lui un déchirement. Dans l'impossibilité de naviguer de nouveau, il entreprend de s'évader par d'autres moyens et s'essaye à la peinture, la sculpture, la musique et surtout la photographie, qui lui tient à cœur depuis sa prime enfance, marquée par le recueil Paris de nuit de Brassaï et les photographies qui ornaient les compartiments de train. Il commence par faire l'apprentissage de la retouche de portraits au pinceau chez un vieux photographe de quartier d'un autre temps puis en autodidacte, il embrasse la carrière de photographe.
C'est au cours d'une séance anodine de portraits qu'il prend conscience que ce qu'il regarde à travers l'objectif de sa camera lui semble présenter plus d'attraits que dans la réalité hors champs. Cette révélation le convainc : il sera artiste photographe.
Pendant quelques années, il partage son temps entre ses recherches personnelles, pour lesquelles il parcourt à nouveau le monde, de la Bolivie à la Russie, et son travail de photographe de presse. Se sentant de plus en plus en décalage face à ce milieu professionnel au langage photographique codifié, soumis à un système nécessairement narratif mais parfois propagandiste, il décide de s'adonner à part entière à la photo d'art où il peut s'exprimer plus librement.
Après deux premières expositions dans des galeries de Paris et Beyrouth, la galerie parisienne Zabriskie, en 1996, le place aux côtés de Weegee et Leonard Freed pour sa série « Une nuit, un voleur » où il suit les traces fictives du poète assassin Lacenaire, dans les rues de Paris, Marseille et Istanbul. Quelques années plus tard, le Fonds National d'Art Contemporain acquiert « Ghost Stations », une série de stations services à l'abandon, rencontrées par l'artiste sur des routes nationales.
En hommage à son père, simple maçon devenu architecte, Philippe Calandre s'intéresse particulièrement à la photo d'architecture, aux décors urbains, et à la nature morte. Dans toutes ses séries, la réalité constitue le fondement à partir duquel il crée des mondes où règne une ambiguïté, voire une confusion, entre le réel et le fictionnel. Ses études l'ont souvent conduit à attribuer un rôle central à des éléments architecturaux ordinaires, tirés de leur quotidien pour être élevés au rang de monuments majeurs et incontournables. Ainsi, les stations-service, puis les « Silos » - présentés à la FIAC de 2001 par la galerie parisienne Anne Barrault avec qui l'artiste collabore de 1999 à 2007 - sont devenus les acteurs principaux de scènes surnaturelles.
En avril 2001, Arte lui consacre un sujet dans l'émission Tracks, intitulée « Art mortel », suite à la mise en scène de ses propres obsèques, dans la vidéo « Ad vitam aeternam », où l'on voit que l'humour et l'absurde sont un autre ressort de son œuvre.
Pour la série « Insomnia » (2006), qui met en scène d'étranges apparitions nocturnes dans des décors clairs-obscurs épurés, l'univers irréel de Philippe Calandre plonge ses racines dans le monde du cinéma fantastique.
Depuis 1996, ses différentes séries sont régulièrement exposées en France comme à l'étranger - en Grèce, en Argentine, aux Pays-Bas, à New York et Taiwan - dans des galeries, des musées, ou au cours de salons d'art contemporain.
> > expositions personnelles
2007 ARCHI PARANO, photographies & vidéo - Art Center Kao-Un University - Taïwan
2007 HOLIDAY INN BEYROUTH, photographies & vidéo - Médiathèque de Biarritz - France
2007 SIDE OF THE ROAD 2, photographies - Kio-A-Thau Art Center - Taïwan
2006 TAIWAN'S FACTORIES, photographies - Art district, pear2 - Kaoshiung - Taiwan
2006 SUGAR FIELD FACTORY, photographies - Kio-A-Thau Residency Ciaotou - Taiwan
2005 SIDE OF THE ROAD 1, photographies - Art district, pear2 - Kaoshiung - Taiwan
2001 CAFARDS 2000, photographies - Galerie Anne Barrault - Paris - France
2000 AD VITAM AETERNAM, photographies & vidéo - Galerie Anne Barrault - Paris - France
> > expositions collectives
2008 DEFENSE'S show, photographies - Arte Povera - Galerie Opale - Atlanta - USA
2007 CRèME SOLAIRE, photographies - Espace Saint-Nazaire - Sanary-sur-Mer - France
2007 FULL MOON, vidéo expérimentale avec la compagnie Hamalian's - Théâtre de Chelles - France
2006 RIPPLES, BOUNDLESS AND HARMONY, performance, drums et groove box avec
Nicolas Juillard - Taipei Art Village - Taiwan
2006 WORKING PROGRESS, (front of the wall) drum et danse avec les danseurs de Pina Bausch -
Art district, pear2 - Kaoshiung - Taiwan
2006 CLEANING THE TABLE, vidéo expérimentale - Shu-Te Cafeteria University - Taïwan
2006 CAFARNAÜM, photographies - Galerie L'Oeil Ecoute - Limoges - France
2006 GRANDES VACANCES, photographies (Bunkers) - Galerie Anne Barrault - Paris - France
2004 SURVEILLANCE, «Sur les traces de Lucien Hervé», photographies - Musée André Malraux -
Le Havre - France
2003 LACENAIRE, photographies - «Le goût du Noir» - Pertuis - France
2002 AD VITAM AETERNAM, photographies & vidéo - Galerie Schroeder Romero - New York
2002 GHOST STATIONS , «Traces d'humanité», photographies - Galerie Anne Barrault - Paris - France 2001 SILOS , photographies - FIAC - Galerie Anne Barrault - Paris - France
2001 CAFARDS 2000, photographies - Saison Française de la Photographie - Noorderlicht, Groningen - Pays-Bas
2000 LOMO, vues de Paris - Mois de la photo - Galerie Anne Barrault - Paris - France
2000 GHOST STATIONS, photographies - Artissima - Galerie Anne Barrault - Turin - Italie
2000 LACENAIRE, photographies - Paysages urbains «Made in Paris» - Buenos Aires - Argentine
1999 A VENDRE, photographies - - Galerie Anne Barrault - Paris - France
1999 GHOST STATIONS, photographies - Galerie Taché/lévy - Bruxelles - Belgique
1998 FUNNY FACES, photographies - Salon Paris Photo - Paris - France
1998 CRIMES STORIES, photographies - Galerie Zabriskie - Paris - France
1997 FUNNY FACES, photographies - Galerie Jacques Barbier - Paris - France
1997 AD VITAM AETERNAM, photographies & vidéo - Institut Français de Thessalonique - Grèce
1997 RIRES, photographies - Galerie Contre- jour - Paris - France
> > sélections
2008 LOST IN LUST, vidéo - Saison Vidéo- Festival du film expérimental - Lille - France
2007 FULL MOON, vidéo :
- Kinoforum - 18ème Festival International du court-métrage - Sao Paulo - Brazil
- Open du Festival Paris Hip-Hop - Cinéma UGC Bercy - Paris - France
- Festival Hip-Hop R'Style - MK2 La Villette - Paris - France
1998 THE LAST FLOWER, vidéo :
- Festival du film underground de New-York - New-York - USA
- Festival du court-métrage de Vancouver - Vancouver - Canada
- Festival du du film expérimental de Berlin - Berlin - Allemagne
Embarqué a 16 ans comme mousse sur un bateau, Philippe Calandre sillonne les mers du globe avant de revenir en France pour raison de santé. Bloqué à terre, il trouvedans la pratique artistique et surtout dans la photographie un moyen de s’évader par la créativité. Il choisit de faire de la photographie son métier, alternant ses recherches personnelles et son travail de photographe de presse.
En parallèle de ses séries photographiques, Philippe Calandre réalise également des vidéos teintés d’humour noir, organise de nombreuses expositions et dirige un festival itinérant consacré à l’architecture du littoral. Il prend position pour des formes de photographies alternatives et soutie...
Archi-"balnéaire", ou l'horizon vertical invite à un voyage visuel. Découverte du travail de plusieurs photographes qui ont exploré l'univers de l'architecture des bords de mer. Ces artistes ont chacun posé leur regard particulier et personnel sur la mer et son environnement, sur les bâtiments encadrant les flots ou les plages. Semblables à un périple Odysséen, ces photographies nous emmènent le long des rivages et des sentiers marins, vers les embruns des bords de plage. Au loin de certains archétypes devenus habituels, elles offrent à nos regards un bain de clarté sensible, d'images surprenantes, de mouvements impromptus ou de délicate arborescence lumineuse… Une traversée que l'on n'oublie pas....
La galerie Esther Woerdehoff est heureuse d’inaugurer l’année artistique 2009 avec Terriblement beau – Terriblement faux, une exposition collective qui met en lumière la diversité d’approches de certains des artistes qu’elle représente, tant au niveau de la mise en scène que de la technique.
Sont à l’honneur dans le cadre de cette exposition des photographes déjà connus par le public de la galerie, comme Arthur Tress, Pascal Loubet, Pierre Crocquet, Herlinde Koelbl, Philippe Calandre, Rafael Neff, Nikolas Tantsoukes et Yvone Diefenbach, aux côtés de deux artistes invités, Gilles Berquet et Nikos Kontzialis, dont la particularité des démarches illustre bien le double propos de l’exposition :...
Ces baigneurs photographiés puis retouchés avec de la peinture, semblent
enfermés, tels des bijoux précieux et fragiles, dans des galets de verre...
Selon le photographe, l'idée de cette « gangue » transparente lui serait venue des gouttes de transpiration
ou de mer qui perlent de la peau au sortir de l'eau.
Jadis, les marins immobilisés tuaient le temps en mettant de minuscules navires en bouteilles...
De même, renouant sans doute inconsciemment avec cette tradition, Philippe Calandre a photographié durant l'été 2002,
les paquebots du port du Havre et les tours d'observation, avant de les recouvrir de peinture,
en les inscrivant dans un ovale qui évoque la convexité d'une bouteille.
Sa nouvell...
Série de 7 triptyques et 1 quadriptyque réalisée à Beyrouth par Philippe Calandre, photographe plasticien et vidéaste.
Au printemps 2005, Philippe Calandre quadrille la ville de Beyrouth d'est en ouest, répertoriant les constructions inachevées ou abandonnées, prématurément fragilisées, vestiges d'un paradis perdu.
Sa démarche plastique s'oppose volontairement à la photographie d'architecture dite « formelle ». Le but n'est pas d'exposer une série d'images voyeuristes sur les conséquences de la guerre mais de questionner sur l'acharnement et l'absurdité à détruire.
Miroirs des dégradations, les photographies de Philippe Calandre sont volontairement mises en abîme en leur infligeant un traitement anti-photographique : pixellisation, flou, effacement....