Les photos du photographe français Ludovic Cesari ( né en 1984), qui réside et travaille en Italie, peuvent être vues à travers le prisme de la singularité, mais également à travers le prisme de leur interdépendance. Au cœur de ses représentations (diptyques, triptyques et polyptyques), il met en action les continuités et les discontinuités de la narration, les échos et les contrastes de la forme qui découle de ces liens.
Ce livre, le premier publié chez Damiani, est structuré comme un grille de connexions entre formes, textures, entre photographies, entre une page et une autre, et donne une expérience semblable aux souvenirs. Ces représentations du corps pleines de sensibilité, toujours anonymes et souvent fragmentaires au sein de la nature, remplacent la reconnaissance par une forme de tactilité ayant une touche d’érotisme. Des formes émergent de ses sublimes paysages flous, et amène l’œil à une variation entre ce qu’il perçoit et ce qu’il ressent.
Loin de traiter sa photographie de corps et de paysages, à la fois naturels et urbains comme deux genres distincts, Cesari véhicule un sentiment d’unité entre les éléments visibles, où les textures de la peau, des pierres, des émotions et du papier photo se rejoignent pour créer une force évocatrice unique.