Jules Itier

Jules Itier

#Photographe
Jules Itier est originaire de Serres (Hautes-Alpes) ; fils de Jean Joseph Paul Itier, commandant du 5e bataillon des Hautes-Alpes au siège de Toulon en 1793 et de Zoe DuBois, il naît à Paris, le 8 avril 1802.
Il commença ses études au lycée Napoléon en 1809 et les finit à Marseille en 1819. Entré la même année dans les douanes, sous les auspices de son oncle Dubois-Aymé (1779-1846), directeur de cette administration à Marseille (scientifique, membre de l’expédition d’Égypte). Il fut nommé commis en 1821, Inspecteur en 1830 et exerça ses fonctions à Marseille, Lorient, Marennes, Oloron, Olette et Belley au cœur du Jura. Il s'intéresse aux sciences dans les années 1830-1840, devient daguerréotypiste amateur.
En 1842, il fut mis hors cadre et envoyé en mission au Sénégal, à la Guyane et aux Antilles françaises. Le 15 novembre 1842, Jules Itier quittait Paris par la malle poste à destination de Brest. Il emportait dans ses bagages du matériel et un traité de daguerréotype. Son objectif étais en effet de profiter de ses moments de loisir pour mettre en ouvre le procédé de Daguerre. Ainsi ses photographies font partie de toutes premières de l’Afrique de l’Ouest. Il photographie aussi bien les bâtiments que les populations tel un reporter.
Puis à son retour il fut nommé chef de la commission commerciale dans la Chine, les Indes et l’Océanie, auprès de l’ambassade de M. Théodore de Lagrené, de 1843 à 1846 envoyé par Louis-Philippe Ier pour négocier un traité commercial de dix mille ans entre la Chine et la France, le traité de Huangpu dont il ramènera une série de portraits pris le jour de la signature du traité, le 24 octobre 1844. Un témoin, Charles Lavollé, raconte :
« Les mandarins se prêtèrent volontiers à la pose qu’il fallu exiger d’eux. Le soleil était très favorable, mais le tangage, opposait à la netteté du dessin un obstacle presque insurmontable. On essaya pourtant. La seconde épreuve donna un résultat très convenable et les Chinois demeurèrent stupéfaits devant cette reproduction fidèle et rapide, dont ils ne pouvaient s’explique le secret. »
Au cours de son voyage il visita entre autres Saint-Louis du Sénégal, le Brésil, Bornéo, Manille, Singapour, Macao, Canton, les Philippines, Mindanao, Soulou, Basilan, Java, Bornéo, la Cochinchine, Ceylan, les Indes (Colombo).
Revenant par Aden et la mer rouge, il parcourut la Haute-Égypte, remonta le Nil du Caire à Assouan jusqu'à Philae. Il traversa les déserts de Libye et rentra en France par Alexandrie. Il rapporte ainsi de nombreux daguerréotypes, dont une série de portraits, de monuments et de paysages.
De ses voyages, il rapporta aussi de nombreuses observations d’histoire naturelle et d’ethnographie. Il fit connaître des produits inédits ou peu connus, tels le gutta-percha, le caoutchouc, le fuccus saccharinus, le pyrethrum caucasium, le gambier, le sorgho et certains procédés chinois de céramique.
Ajoutons qu’il visita l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et fut charge au cours de ces voyages de reconnaître des placers auriféres.
À son retour de mission, il fut nommé en 1846 Inspecteur principal à Marseille. Cette même année, il avait épousé à Grenoble Henriette de Brémond.
En 1848, il fut nommé Directeur des douanes à Montpellier et en 1853, Receveur principal à Marseille. Sur sa demande, il fut admis à la retraite en 1857 et alla se fixer à Montpellier. Il s’éteignit à Montpellier le 13 octobre 1877 et fut inhumé à Serres (Hautes-Alpes).
Jules Itier fut conseiller de la santé à Marseille en 1846, conseiller général des Hautes-Alpes de 1848 à 1858 pour le canton de Serres, et de 1868 à 1871 pour le canton de Rosans et président du conseil général des Hautes-Alpes. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1843, officier en 1846, Chevalier des Saints-Maurice-et-Lazare en 1857.