Henry de Monfreid

Henry de Monfreid

#Photographe
Né sur les bords de la Méditerranée en 1879, élevé dans une famille d'artistes peu conformistes, Henry de Monfreid est très tôt familiarisé avec les pratiques artistiques
mais aussi maritimes. Rêvant d'être capitaine au long cours, il devra attendre d'avoir trente-deux ans pour répondre à l'appel du large.

Après diverses expériences en métropole, las d'une vie bourgeoise et étriquée,
il quitte la France pour vivre une vie d'aventure.
Débarquant en 1911 à Djibouti, il se lance dans le négoce de café, ce qui ne l'exalte guère. Après avoir navigué sur le Fath-el-Rahman ou le Sahala, c'est en 1918 qu'il construit son premier boutre, l'Ibn el-Bahar, avec lequel il explorera les bords de la
mer Rouge, les mouillages de la côte n'ayant bientôt plus de secrets pour lui.

Souhaitant faire partager ses émerveillements et aventures à ses proches, son expérience d'un liberté intransigeante, Henry de Monfreid se tournera naturellement vers un moyen simple, marqué par l'innovation et propre à attirer un jeune homme : la photographie.
Les multiples vies de l'aventurier apparaissent alors en images : les caravanes de cuivre
et de café dans les hauts plateaux éthiopiens, son commerce de perles, d'armes et de haschisch en mer Rouge, la vie à bord de ses boutres, ses femmes africaines et sa famille européenne…Des images surgissent qui nous font vivre le début d'une destinée hors
du commun qui se traduira vingt ans plus tard par les plus beaux récits et romans.

Intelligent, cultivé, malin mais aussi humble, Henry de Monfreid s'est intégré aux autochtones, ce qui lui a permis de vivre dangereusement dans un milieu hostile :
la Corne de l'Afrique. Ruiné durant la première guerre mondiale, il deviendra espion
pour le compte de la France avant de rencontrer Joseph Kessel qui le poussera à l'écriture.
Emprisonné par les Anglais durant la seconde guerre mondiale, échappant de justesse
à une condamnation à mort, il résidera en liberté surveillée au Kenya avec sa seconde épouse avant de revenir en France en 1948.

Dans sa propriété d'Ingrandes, petit village au cœur de l'Indre, âgé de 69 ans, il ne manquera pas de surprendre la population locale en arrivant coiffé d'un turban, vêtu
d'un pagne, chaussé de sandalettes et fumant de l'opium. Il mourut à 95 ans après
avoir écrit plus de 70 livres et nouvelles, ayant parcouru la France entière pour donner
ses conférences et laissant derrière lui un exceptionnel fonds photographique dont le musée national de la Marine témoigne dans cette exposition.