Par ses images, pour la plupart photographiques ou vidéo, elle capte le réel à travers les illusions qu’il propose. Ainsi, retenant ce qui semble fabriqué dans le naturel, elle s’écarte du réel tout en restant vraisemblable, et place l’illusion là où on ne l’attend pas.
Elle fait passer la lumière du soleil pour artificielle, une absence pour une présence, une apparition fugitive pour éternelle. Elle fait sortir les animaux des cabinets de curiosités et donne à la matière inanimée un souffle, comme si tout avait toujours été ainsi.
Par capillarité, cette ambivalence se retrouve aussi dans la forme de ses propositions : un objet photographié apparaîtra comme un dessin, un autre filmé prendra caractère humain. Une installation semblera habitée par la suggestion d’une présence, empruntant le pouvoir du hors-champ à l’image ; et ainsi de suite dans un enchevêtrement qui, sans avoir à le nommer, servirait la matière, le jeu et l’observation.
Les expériences qui donnent corps à ses images sont essentielles. Les rencontres avec les gens et les lieux, les instants fortuits, les objets oubliés, le détail des gestes, initient ces prises de vues. Elle vit parmi ces objets, et ces rencontres font partie de son quotidien.
Finalement en s’éloignant du réel, Catherine Pachowski s’en rapproche au plus près. Elle donne au tangible une enveloppe de faux-semblant pour mieux en voir les contours et en appréhender l’essence.
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy en 2008, et de l’EPF–Ecole d’Ingénieurs en 2001, Catherine Pachowski a participé à plusieurs expositions parmi lesquelles Portion Roulante à 43°W au Today Contemporary Art Museum de Pékin, Sozoo à la Galerie 27 de Séoul, Pelouses Autorisées au Parc de la Villette, Chapitre Deux à l’Abbaye de Maubuisson, Vous n’aimeriez pas qu’on vous regarde dormir au Domaine de Saint-Jean de Beauregard. Son travail a été sélectionné pour les festivals Voies Off en Arles, en 2007 et 2011, Paris Tout Court et Côté Court pourle docu-fiction 24.12.04 en 2006 ; et a fait l’objet d’une exposition personnelle en 2009, L’Ile de la Dérivation à la Galerie de L’Age d’Or, Paris 13e.