Les dessins, gouaches, photographies et films d'animation d'Anne Brégeaut traitent de nos rapports intimes aux autres et à notre environnement. La simplicité narrative, voire la naïveté apparentes des moyens introduisent un quotidien au plus proche de tous mais se jouent aussi de bien des clichés : bonheur, amour, féminité, innocence, etc. Mais regardons de plus près et surtout lisons les titres plus attentivement : d'infimes altérations troublent ces images pour insinuer autant de fêlures, de ruptures ou de mensonges renvoyant à notre faillibilité (incommunicabilité, vieillissement, compromis, etc.). Les mots et les images dont Anne Brégeaut nous dit qu'ils sont toujours « une manière d'habiter le vide avec pratiquement rien » confèrent finalement un sentiment de fragilité et d'absence, explorent ce vide qui serait peut-être cet espace, mental et physique, entre soi et les autres, soi et les choses.
A Saint-Fons, c'est la devanture d'un fleuriste qu'elle a choisit d'investir, un commerce dont l'éphémère marchandise évoque certes la célébration, la joie et l'amour, mais également la codification temporelle et mercantile de ces sentiments (Saint-Valentin, fête des mères, etc.)