Né en 1969 à Guangdong, Aniu vit et travaille à Shenzhen où il collabore avec la presse quotidienne. Il développe, à côté de cette activité professionnelle, des recherches personnelles qui l'ont, par exemple, amené en 2000 à réaliser chaque matin un autoportrait en noir et blanc au réveil. Le résultat était un grand panneau mural, très direct, une accumulation trouée avec humour par les vides correspondant aux matins où Aniu avait oublié son exercice, une dizaine de fois… Mais Aniu se concentre essentiellement à des recherches sur la couleur et sur la ville. Sous son regard et après retouches en numérique, l'espace urbain contemporain est à la fois perçu comme immense et écrasant mais devient poétique. Aniu ne cherche pas à documenter la ville mais à créer des sentiments, parfois contradictoires, face à son expérience des espaces qu'il traverse.
Réunis à la Paris-Beijing Photo Gallery du 28 janvier au 17 mars, Aniu et Cyrus Cornut nous livrent un regard à la fois poétique et fataliste sur le paysage urbain chinois.
Leurs travaux questionnent la place de l’être humain dans ces villes en mouvement, marquées par un développement rapide et chaotique où l’individu se trouve marginalisé parmi les grands ensembles, perdu au milieu de ses immenses avenues et intersections.
Puisant leur photographie dans la réalité de ces villes anonymes et tentaculaires, ils nous proposent une vision poétique et onirique, révélée par des jeux de couleurs assumés, et un grain poussé à l’extrême.
Cyrus Cornut : CHINE "Les villes sont...