Le festival sert de plateforme pour les photographes et les passionnés. Il continue à développer l’idée, fondamentale, de l’échange entre créateurs européens et asiatiques. Cette année, cinq artistes locaux et dix artistes internationaux exposeront leurs oeuvres dans les 10 lieux choisis dans la ville de Phnom Penh. Ils viendront à la rencontre du public afin de partager leurs expériences et leurs histoires, et inspirer la jeune génération dans le but de continuer à faire grandir la connaissance et les pratiques de la photographie.
L’ouverture du festival aura lieu les 21, 22 et 23 octobre avec au programme un vernissage, une visite en tuk-tuk, des conférences sur la photographie, des projections de films et de photos, des concerts ainsi que des lectures de portfolios dans divers lieux de la ville.
Fidèle à sa vocation et à ses orientation depuis le premier jour la manifestation continue à développer les relations entre Europe et Asie et met en valeur la richesse de la création contemporaine cambodgienne qu’elle accompagne et soutient.
Quelles que soient les conditions actuelles qui rendent certains projets difficiles à mettre en oeuvre, la fonction pédagogique du festival sera une nouvelle fois affirmée. Nous serons peut-être obligés de réduire les expositions dans l’espace public mais nous sommes très heureux de pouvoir mettre l’approche sensible et poétique d’ Eric Pillot des animaux – « In Situ » – sur le grand mur de l’Ambassade de France, au coeur de la capitale.
Une autre sélection du travail d’Eric Pillot sera présentée dans un collège du centre de Phnom Penh et permettra un travail avec les élèves et les enseignants.
Autre focus sur la création en France, les images de Guillaume Martial, dont le Modulor, seront présentées en extérieur et, si possible, dans un lycée du centre ville.
Et elles seront accompagnées de ses photographies réfléchissant avec humour sur le corps et le sport.
La présence française sera encore soulignée par la présentation – qui devrait ensuite circuler en Asie – de la dernière commande du Ministère de la Culture aux photographes : « Jeunes – Générations » qui a permis à 15 opérateurs (Pablo Baquedano, Marie-Noëlle Boutin, Gilles Coulon, Chimène Denneulin, Claudine Doury, Gabrielle Duplantier, Guillaume Herbaut, Yohanne Lamoulère, Stéphane Lavoué, Géraldine Millo, Myr Muratet, Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino, Lola Reboud, Klavdij Sluban, Patrice Terraz) de s’interroger en pratique sur la notion même de jeunesse et sur, d’une certaine manière, son avenir.
Pour établir une relation amicale et amusée entre la jeune génération cambodgienne et la création contemporaine en Europe, les complices du duo Put Put ( Suisse – Danemark ) nous réjouiront de leur recréation à partir des objets ordinaires .
Plus tendu, le travail inédit du britannique Jason Larkin sur les Musées de la Guerre dans le monde rencontrera un écho tout particulier au Cambodge.
C’est naturellement du côté des artistes asiatiques que vont venir les plus grandes découvertes. A commencer par de nouveaux Cambodgiens qui, dans la logique des approches documentaires teintées de décalages explorent la réalité de leur pays et témoignent.
Vong Sopheak, ancien étudiant du Studio Images, qui a désormais trouvé son écriture, propose une étonnante série de portraits de gens dont les maisons ont été coupées en deux lors de l’agrandissement d’une route.
La transformation, spectaculaire, de la capitale a – enfin, a-t-on envie de dire – amené des photographes à la documenter.
Sangva Keo a choisi le panoramique pour mettre en forme la façon dont les nouveaux immeubles – caractéristiques du fantasme des politiques de transformer l’une des plus belles villes d’Asie du sud-est, qui se caractérisait par son horizontalité (en dehors des toits du Palais royal, il n’y avait pas d’immeubles de plus de deux étages) en équivalent de Hong Kong, Singapour ou Bangkok – ont, dans leur verticalité, bouleversé Phnom Penh.
Dans une approche totalement différente, le jeune architecte Soun Sayon photographie les ouvriers sur les chantiers. Outre que cette attitude n’est pas si fréquente chez les architectes…, il le fait en noir et blanc, en argentique, ce qui est un exploit au Cambodge. Jouant entre le Polaroid et des films périmés pour appareil 6 x 6, il développe une approche classique, respectueuse, à la fois simple et généreuse.
D’autres artistes asiatiques (Laos, Vietnam) devraient rejoindre le programme, ainsi que quelques nouveaux européens. En fonction des lieux disponibles… Et le nouveau site internet sera accessible d’ici fin août : www.photophnompenh.org
Le festival Photo Phnom Penh, fondé en 2008, a pour objectif de créer des échanges profonds entre jeunes artistes asiatiques et européens. Il est animé depuis la première édition par Christian Caujolle, qui en est le directeur artistique.
Où? dans plus de 10 lieux à Phnom Penh dont l’Institut français
Quand? du 21 octobre au 21 novembre 2017
Langue : khmer, français, et anglais
Entrée libre pour tous les événements
www.relations-media.com/photo-phnom-penh-cambodge/
image: © Soun Sayon - Element : The portrait of construction workers