“Copacabana Palace”, Brésil, © Peter Bauza
Festivals du 29/8/2016 au 16/9/2016 Terminé
Visa pour l'image Palais des Congrès 66000 Perpignan France
« J’aurais aimé que les politiques réagissent autant que les photographes. J’ai le droit de rêver, non ? », a lancé Jean-François Leroy au sujet des crises migratoires, à l'occasion de la conférence de presse annonçant la 28ème édition de Visa pour l'image. On pense bien sûr à la photo choc du petit Aylan qui a déclenché les passions en septembre dernier. En 2016, le festival du photojournalisme est plus que jamais d'actualité. De Marc Riboud à Yuri Korivzev, les expositions et les projections sont à découvrir d'urgence à Perpignan du 29 août au 11 septembre.Visa pour l'image Palais des Congrès 66000 Perpignan France
“Guerres d'ivoire”, © Brent Stirton
Ce mercredi 11 mai, au centre de la scène du théâtre de la Maison des Métallos, le directeur général de Visa pour l'image est le dernier à prendre la parole. Après avoir glissé une plaisanterie au sujet des soutiens-gorges qui traînaient derrière lui (un spectacle était programmé dans cette salle ce soir-là), Jean-François Leroy a repris son sérieux pour nous rappeler les deux événements majeurs qui ont marqué cette année : les attentats (à Paris, mais ailleurs aussi) et la crise migratoire. Les photojournalistes sur le terrain ont rapporté des images d'horreur, toujours avec beaucoup de courage. On devine que la photographie gagnante du World Press prise par http://fr.actuphoto.com/34770-palmares-du-world-press-photo-2016-attentats-guerres-et-seismes.html"est plus au goût de Leroy que http://fr.actuphoto.com/34770-palmares-du-world-press-photo-2016-attentats-guerres-et-seismes.html".
Un programme toujours très enthousiasmant et de nombreux prix
Pas moins de 3 soirées de projections et 25 expositions sont prévus. Le festival Visa pour l'image présentera un programme très éclectique et accessible gratuitement ! Il demeure à ce titre un très bon exemple de démocratisation de la culture.
Les futurs festivaliers pourront donc découvrir ou redécouvrir le travail de Peter Bauza, Laurence Geai, Yuri Korizev, Dominique Nahr, Andrew Quilty, Marc Riboud,Anastasia Rudenko,Brent Stirton etc.
On retiendra le travail de Valerio Bispuri sur une nouvelle drogue appelée le Paco. Ce photographe a suivi l'émergence de cette drogue en Amérique du Sud, photographiant aussi bien les consommateurs que les cocinas où est fabriqué ce substitut de la cocaïne. On sera également surpris par les photographies de Frédéric Noy sur la communauté LGBTI en Afrique de l'Est ou par les clichés de Claire Allard sur le travail considérable des techniciens du spectacle.
Visa pour l'image, c'est aussi le moment de récompenser les photographes qui se sont distingués dans le monde du photojournalisme : Prix de la ville de Perpignan Rémi Ochlik, Visa d'or humanitaire du comité internationale de la Croix-Rouge, Prix canon de la femme journaliste 2016 soutenu par le magazine Elle qui permettra d'ailleurs d'exposer les photographies de la gagnante à la prochaine édition de Visa pour l'image, etc.
“Ekifire, les demi-morts", © Frédéric Noy
« Un passage de témoin »
Le festival a également mis en place un programme d'échange des savoir-faire : « Transmission pour l'image ». Cette année, des photographes tels que Christopher Morris, Maggie Steber ou David Guttenfelder prendront trois jours pour discuter de leur expérience avec de jeunes photojournalistes. Cette initiative rend Jean-François Leroy particulièrement fier.
Le futur Centre International du Photojournalisme est-il menacé par le Front National ?
Ce projet de Centre International du Photojournalisme à Perpignan est une belle idée. Ce lieu d'histoire collective et de liberté d'expression aura pour but de pérenniser le travail du festival, d'archiver et de numériser de nombreux travaux de photographes, d'éduquer les jeunes et les moins jeunes à l'image. Mais Jean-François Leroy et son équipe sont inquiets à cause des municipales de 2020 et de la popularité du candidat FN. Si Louis Aliot devenait maire de Perpignan, quel avenir pourrait-on espérer pour Visa pour l'image et le futur Centre International du Photojournalisme ? Jean-François Leroy n'a pas hésité à déclarer qu'il aurait honte qu'un maire du Front National délivre le prix Rémi Ochlik à un jeune reporter. Et on le comprend. Affaire à suivre.