© Mako
Parmi le grand nombre d’expositions d’artistes internationaux, quelques rendez-vous marquants : la création originale de Sabine Weiss, l’une des figures majeures du courant de la photographie humaniste, l’exposition dans ce même courant de Robert Doisneau avec ses « culottes courtes et doigts pleins d’encre », l’arrivée des jeux et sports de plage dans les stations balnéaires dans les années 20, issue de la collection Keystone, ou encore l’humour décalé de René Maltête. Sur le site principal d’Alstom à Nancy, la Biennale sera ponctuée d’animations : la rencontre avec les photographes présents pour la plupart le week-end d’ouverture, un moment de détente avec Sabine Weiss, des lectures de portfolios ouvertes à tous les photographes souhaitant un regard critique de leur travail par des professionnels en la matière, une bourse de matériel photo d’occasion, mais aussi un « show-room de la photographie » pour tout savoir, du choix de son matériel à l’accrochage final. Et initiative originale, lors de son week-end de clôture, la Biennale Internationale de l’Image proposera aux artistes de troquer leurs œuvres.
Le concept de « Photroc » s’adresse au plus grand nombre sans distinction et sans parler d’argent puisqu’il s’agit de troquer des photographies d’artistes contre un bien, un service, etc.
Munis d’un carnet de post-it les visiteurs déambuleront au fil des œuvres en collant çà et là des messages personnalisés balisant chaque coups de cœur. Le jeu étant de troquer des œuvres contre des propositions parfois cocasses laissées par l’éventuel acquéreur. Entre « une semaine de vacances en Grèce », « un massage et une bouteille de vin », « la création d’un site internet », « une exposition personnelle à l’étranger » ou encore « 50 m2 de parquet en bois de chêne », il y a tout et n’importe quoi mais aussi de vrais bons plans pour les artistes, qui sont les seuls commissaires-priseurs.
© Regaldi
Le jeu, c’est le divertissement, la récréation, « Tout ce qu’on fait sans y être obligé » selon Mark Twain. C’est la revanche sur la tâche quotidienne où l’on rend des comptes. C’est le plaisir et cependant, croyons-en Freud : « L’opposé du jeu n’est pas le sérieux mais la réalité ». Nul n’est plus sérieux qu’un enfant qui joue : à la marelle, au gendarme et au voleur, à chat perché. Et tant qu’il a envie de jouer, l’homme reste un grand enfant.
© Tiberi
Devenez, dans ce vagabondage où rien n’est « pour de vrai », les reporters des jeux de rue ou de scène, des jeux de mains ou de rôle, des jeux de balles ou de boules, des jeux interdits ou de stratégie, de séduction ou de tragédie, des jeux de piste ou de hasard. Jouez au chat et à la souris, cherchez les jeux de la société. Allez à la rencontre de ceux qui oublient tout, dans la fumée ou la poussière, sous les projecteurs ou les réverbères, dans l’eau ou dans l’air, en équipe ou sans adversaire. Traquez les bonheurs et les douleurs de ceux qui s’évadent dans ce monde du jeu où, grand paradoxe, la liberté n’existe pas puisque celui qui invente ou s’écarte des règles est le tricheur. Autrement dit l’empêcheur de jouer en rond.
Vous pensez en être fort aise ? Alors jouez maintenant !