© Maria Plotnikova. Little Man, Russia, Sochi 2012
Festival de photographie 28 mai - 4 juin 2013 Tbilissi, Géorgie
Pour sa 4ème édition, le «Tbilisi Photo Festival» (TPF) explore les marges... Géographiques... Jeux Olympiques d’hiver de Sot- chi (2014) obligent, le TPF consacre une grande exposition au Caucase du Nord, indomptable «marche» de la Russie. Une région en pleine mutation. Temporelles... avec la chronique des années 1986- 2000 d’une Géorgie au seuil de son indépendance, de Gouram Tsibakhashvili. Humaines... avec «Vortex», d’Antoine D’Agata, qui nous emmène au bout de la nuit, de la prostitution, des expériences alternatives, et Transgression I et II qui bousculent les genres (travail de Pep Bonet sur des transsexuels au Brésil ou de Justyna Mielnikie- wicz sur le mouvement Femen).
Le TPF, c’est à la fois :
Le meilleur de la photo mondiale qui vient au cœur du Caucase: Outre une pléiade de grands noms présents sur place, l’Agence Noor et le National Geographic sont les invités d’honneur du 4ème TPF.
Le meilleur de la photo du Caucase et d’alentour offert au monde... Le TPF continue de s’enraciner dans la grande région autour de l’antique carrefour du Caucase! Vous voulez voir de la photo ukrainienne, russe, kurde, roumaine, égyptienne, iranienne? Bienvenus à Tbilissi!
© Guram Tsibakhashvili. On the Edge: Georgia 1986-2000
Nuit de la photographie La Nuit de l’Année des Rencontres d’Arles hors les murs
Comme pour ses trois premières éditions, la Nuit de la photographie, en partenariat avec Les Ren- contres d’Arles (France), sera le point d’orgue d’un long weekend de photographies. Le meilleur de la photo mondiale et de la région sur dix écrans géants installés dans le vieux Tbilissi ! Entre les bains d’Abanotoubani et la place Goudiachvili, aux ter- rasses des cafés, chacun pourra admirer le travail des meilleures agences et collectifs de photogra- phes (Panos Pictures, Noor, Vu, Myop ...) et des plus grands magazines (National Geographic, Vogue, GQ, Polka Magazine...)
Cette 4ème Nuit offre, avec une partie du pro- gramme de La Nuit de l’Année d’Arles, le meilleur de la photographie mondiale actuelle et elle ouvre sur la région elargie avec la selection inédite du TPF. Avec le travail de photographes venus de Russie, d’Egypte, d’Azerbaïdjan, du Kurdistan irakien... La dynamique et jeune photographie russe captera votre attention: avec Denis Sinyakov qui nous fait partager le dur quotidien des travailleurs émigrés de l’Asie Centrale, ou encore Tatjana Plotnikova et Dmitry Kostyukov qui nous emmènent respectivement chez les éleveurs de rennes (“The North Corrida”) et chez les chercheurs d’or de Mongolie. Sans oublier l’Agence de presse Ria Novosti qui nous présente sa meilleure sélection. La «nuit» sera ukrainienne aussi: «Shadows of Wormwood”, d’Arthur Bondar, sur la ville morte de Tchernobyl, Pâque vue par Alex- andre Chekmenev et «Rosh Hashanah» par Maxim Dondyuk. Les révolutions arabes sont à nouveau présentes au TPF, et Egypte notamment aura une place de choix sur nos écrans (Eman Helal – «I am Blind, but See» - Matjaž Kačičnik - «Copt Identity in Egypt» - Kismet El Sayed -«Hepatitis C - A State Virus» - etc.)
Guerre et jeux Le Caucase du Nord aujourd’hui du 2 au 20 juin
A huit mois des JO d’hiver de Sotchi, le TPF nous emmène dans le Caucase «russe»... à travers les objectifs de figures montantes de la photographie documentaire en Russie et de stars mondiales. Le Caucase que l’exposition nous montre est celui de la normalisation à tout prix, des sites olympiques en construction («Little Man», de Maria Plotnikova), symboles d’une mutation incertaine et imposée,des «réanimations de la légende» des Cosaques du Kouban (Yuri Ivaschenko), des identités contrariées («Grozny : Nine Cities», d’Olga Kravets, Maria Morina et Oksana Yushko sur la Tchétchénie d’après guerre). La guerre n’est jamais loin, comme dans le travail sur l’Ingouchie d’Andrea Bruce (Noor), la « guerre cachée » dans les montagnes du Daghestan de Maria Tourchenkova, ou «Beslan Identity» d’Oksana Yushko.
© Oksana Yushko. Grozny: Nine Cities. 2009-2012
Antoine d’Agata Vortex du 1er au 28 juin
Avec Vortex, Antoine d’Agata, invité d’honneur du TPF 2013, nous entraîne dans le noir tourbillon de la vie... Désespérément lucide. Mieux, à travers les couloirs défraîchis qui puent la cigarette, il nous y immerge comme lui-même s’immerge dans le monde de la nuit, de la prostitution, de la drogue. D’Agata est un artiste qui paie de sa vie pour créer son œuvre. Cette grande signature de l’agence Magnum se fait l’exégète de l’existence brute. Parce que «le seul moyen de garder sa dignité, c’est de se confronter à la condition humaine et au contexte social à travers l’action directe». Son discours, ses actes plutôt, sont aussi politiques : il s’agit de gifler l’indifférence, de dire l’hypocrisie de l’humanité, et la souffrance aussi.
Gouram Tsibakhachvili A la limite: Géorgie (1986 – 2000) du 4 au 25 juin
Naissance d’une nation? Non, elle existait. Naissance d’un Etat? Renaissance plutôt... C’est de ce processus, d’indépendance pourtant, si douloureux, qui a germé dans les ruines de l’Union Soviétique, que le grand maître de la photographie géorgienne Gouram Tsibakhachvili a fait la chronique, de la fin des années 1980 au début des années 2000.
A regarder ces photographies inédites, on est frappé par le mouvement : les foules qui marchent, les individus qui semblent fuir... C’est la fresque en noir et blanc d’une Géorgie inquiète, qui n’a d’autre solution que de «bouger» pour se construire et reconstruire, entre deux pannes d’électricité.
© Justyna Mielnikiewicz. Femen-our Breasts do not Bite. Ukraine
L’avenir de l’homme... Transgression I du 28 mai au 16 juin
«L’avenir de l’homme, c’est la femme», a prédit le poète Louis Aragon. Mais si cet avenir devait se réaliser, ce ne serait que le résultat de la lutte. Dure. C’est en substance ce dont témoignent les images des trois photographes qui seront exposées outdoor, dans le quartier des bains du vieux Tbilissi. Avec «Femen», Justyna Mielnikiewicz nous fait découvrir l’univers de ces intrépides amazones ukrainiennes qui protestent seins nus, pour se réapproprier leur corps, et couronne de fleurs sur la tête. La Roumaine Dana Popa, elle, dénonce le trafficking, la prostitution, l’enfance volée, avec «Not Natasha». Tandis que Newsha Tavakolian («Listen») nous invite à choisir la meilleure pochette du disque où pourrait être gravées les chansons des femmes iraniennes in- terdites de chanter.
«T» Transgression II du 29 mai au 20 juin
En 2008, l’Etat indien du Tamil Nadu reconnaissait un troisième genre en ajoutant une case «T» sur les documents officiels. Les transsexuels existaient dé- sormais officiellement. Pourtant, ces hommes ont commis la transgression des transgressions: celle des genres, défiant dieux et nature. Avec leur travail très différent, l’Espagnol Pep Bonet (World Press Photo 2013, Agence Noor, «All Imperfect Things», 2012, sur la communauté transsexuelle brésilienne) et la Française Ai Estelle Barreyre («A Fleur», ballade narrative visuelle autour de l’ambiguïté de genre), nous ques- tionnent au plus profond de nous sur l’identité et la construction de l’individu, sur la liberté, mais aussi sur la violence de l’ordre des genres.
© Pep Bonet/Noor. All this Imperfect Things: Brazil’s Transsexuals. 2012