Pour son 1er test d'appareil photo, Actuphoto a choisi le Fujifilm X100. La rédaction a eu un petit coup de cœur pour son côté « vintage », mais a voulu aller plus loin. C'est pourquoi Jean-François Baecker, photographe professionnel, l'a testé pour nous.
De quoi vous faire une idée assez complète, et voir le résultat en images.
Fujifilm X100
Que pouvez-vous dire sur l'aspect général de l'appareil ?
Le Fuji X100 semble solide et sérieux. Sa finition métal est rassurante, les différents boutons et mollettes sont ajustées et solides. Celle-ci sont d’ailleurs idéalement placées.
Il est superbement fini, assez lourd pour bien le sentir en main mais pas trop pour pas déformer vos poches. En effet l'intérêt d'un tel appareil est de pouvoir le laisser trainer dans votre poche de veste. C'est un plaisir de pouvoir le glisser simplement dans sa poche et de le ressortir sans difficulté lors d'une image à prendre.
Que pensez-vous de son esthétisme?
Son côté vintage lui donne un look auquel personnellement je ne suis pas insensible. Après avoir utilisé longtemps de gros reflex pros pour la presse, c’est un plaisir de pouvoir retourner à la photographie de rue avec de tels appareils, cette sensation d’être une petite souris, d’être discret. Pendant mon parcours avec cet appareil, il est même arrivé que des gens dans la rue que je souhaitais prendre spontanément en photo se mettent soudainement à sourire face à l’objectif (ce qui je vous l’assure est rare avec un gros reflex !).
.jpg)
© Jean-François Baecker
Le menu est-il facile à utiliser ?
Le menu ne posera aucun problème à tout utilisateur averti d’appareil photo (malgré un léger fouillis). On y retrouve toutes les options permettant de configurer son X100 selon ses habitudes sans pour autant rentrer dans la complexité de réglages (parfois trop poussés et inutiles) dans lesquels nous pourrions nous perdre à en oublier les règles simples de la photographie.
Parce que c’est bien l’intérêt de ce type d’appareil, nous pouvons retourner aux basiques de la photographie, on règle son diaph, sa vitesse, sa sensibilité (j’ai utilisé en étant agréablement surpris l’option iso automatique qui règlera automatiquement la sensibilité pour que votre image soit correctement exposée selon votre réglages de diaph et vitesse) et c’est parti.
Dans le menu j’ai donc pu retrouver mes habitudes simples de réglages, par contre, c’est une véritable galère de sélectionner l’option de son choix avec ce bouton «ok»! C’est à ce demander si les gens de chez Fuji l’on testé, si ils ont des doigts de fée ou si moi j’ai des trop gros doigts ! A chaque fois que je voulais appuyer sur celui-ci, je faisais tourner la roue de sélection qui se trouve autour (et qui d’ailleurs tourne un peu trop facilement). C’est un gros défaut qui fait perdre un temps précieux lorsque l’on veut modifier le moindre paramètre.
© Jean-François Baecker
Que pouvez-vous dire d'un point de vue technique ?
L’objectif Fujinon d’une focale fixe équivalente 35mm f2.0 est un véritable bonheur. Pour moi c’est la focale (et l’ouverture) la plus adaptée à la promenade photographique. Cette focale fixe nous oblige à nous déplacer, à repenser son cadrage, sa prise de vue. Sa grande ouverture permet d’obtenir de jolis flous même sur des sujets relativement éloignés et sa luminosité permet de sortir de belles images en faible lumière.
La qualité d’image du X100 est vraiment intéressante, on commence réellement à se rapprocher d’un 5D Mk2. Les images sont piquées et leur dynamique est importante. Personnellement je photographie toujours en RAW mais j’ai fait quelques essais en Jpeg avec les différents modes d’image (Velvia, NB ...) et j’ai été vraiment surpris par leur qualité (à se demander presque si photographier en Raw vaut le coup). Les photos en faibles lumière et en Iso élevés (jusqu’à 1600 iso voire même une limite à 3200) gardent un grain intéressant (qui devient même beau passé en noir et blanc).
Je m’attendais à de grosses difficultés avec l’autofocus longtemps critiqué mais je n’ai au final pas été déçu plus que cela. Il est relativement précis et assez rapide. Il est par ailleurs très discret (aucun bruit de déplacement de lentilles). J’ai dû rater 2 ou 3 scènes pour lesquels l’instant magiques m’a échappé dû au décrochage en utilisant l’autofocus.
J’ai peu utilisé le viseur électronique, je n’arrive définitivement pas à m’y faire. J’ai l’impression que cela créé une distance entre le photographe et la réalité. Pour moi le seul intérêt de ce viseur électronique est de voir exactement le cadrage final de la photo. En effet en passant par le viseur optique, il est difficile de faire son cadre précisément, vous aurez toujours un décalage plus ou moins important. Si vous êtes comme moi de ces photographes qui souhaitent avoir leur cadre dés la prise de vue, vous allez parfois grincer des dents ...
Une grande force du constructeur Fuji est de continuer à améliorer les Firmwares de ces appareils après leur sortie. Le X100 a déjà profité plusieurs fois de ces améliorations qui en font aujourd’hui un appareil bien plus réactif qu’à sa sortie.
.jpg)
© Jean-François Baecker
Pour vous, quelle est l'utilisation de cet appareil ? (paysage, reportage, portraits, nuit, jour, ville ect...)
Cet appareil est pour moi réellement destiné à la balade photographique, dans la poche ou autour du cou. Avec le Fuji X100 on a envie de revenir aux fondamentaux de la photo, on règle son diaph sur l’objectif, on règle sa vitesse ( les iso sont laissé en automatique avec une limite paramètrable ). L’appareil ne fait aucun bruit, ni à la mise au point ni à la prise de vue.
Pour la photographie de paysage, on pourra prendre son temps et bien composer son image avec le viseur électronique. Pour la photographie de rue nous pourrons passer en mode focus manuel et donc travailler en hyperfocal pour être encore plus réactif ( en focus manuel vous pouvez configurer le bouton AE-AF pour qu’il serve d’autofocus de secour ).
Une astuce, pour avoir un autofocus plus réactif, il faut désactiver le mode économie d’énergie. Energie OVF dans menu Configuration. Cela réduit légèrement la durée de vie de la batterie mais permet à l’autofocus d’aller beaucoup plus vite.
Quel est son plus gros défaut?
Sincèrement, durant cette semaine de test, je n’ai pas trouvé de gros défaut au Fuji X100.
Pensez à vous offrir une deuxième batterie dés son achat. Il est frustrant de se retrouver dans l’incapacité de faire une image dés la moitié de votre balade photographique.
Il est certains que vous aussi vous vous demanderez « mais qui à pensé, dessiné, conçu ce bouton OK », parfois il y a des aberrations de construction comme cela que nous ne pouvons pas comprendre.
Vérifiez de temps en temps que la molette de compensation d’exposition n’a pas tourné dans votre poche ou sous votre pouce (cela m’a couté 2, 3 images avec une exposition délirante).
© Jean-François Baecker
Son meilleur atout ?
Son meilleur atout est que le X100 deviendra rapidement votre meilleur compagnon. Il vous fera faire de la photo, vous retrouverez le plaisir de vous promener avec un appareil discret à la main, vous vous surprendrez à chercher votre cadre. Vous aurez presque l’impression qu’il ne peut prendre que 36 poses...
Quel est pour vous le bilan de cet appareil ? L'achèteriez-vous ? Le recommanderiez-vous ?
J’ai actuellement le Fuji X-Pro 1 dont bien entendu je suis très content, la qualité d’image est forcément encore bien meilleure que le X100. Mais le X-Pro 1 à un encombrement plus important qui fait que vous ne l’aurez pas tous les jours dans votre poche ou autour du cou pour aller chercher votre baguette. Je recommande donc réellement le Fuji X100 comme boitier de qualité pour tous les jours ou bien comme second boitier léger lors de voyages ou reportages.
Pour le photographe de rue, c’est le boitier idéal, en manuel et hyperfocal...
.jpg)
© Jean-François Baecker
Les notes du photographe... De 1 à 5
Prise en main XXXX
Esthétisme XXXXX
Solidité XXXX
Poids XXXX
Facilité d'utilisation du menu et des options XXX
Qualité du rendu de l'image XXXX
Réactivité XX ( à utiliser en manuel )
Fujifilm X100
Propos recueillis par Claire Mayer
Test et images Jean-François Baecker
