© Michel de Broin, Shared propulsion car, 2005
Songe d'une nuit d'été La Fleuriaye 44470 Carquefou France
De début avril à début novembre 2012, treize lieux de la Vallée de la Loire accueillent une centaine d’œuvres issues des collections du Frac Centre, du Frac des Pays de la Loire et du Frac Poitou-Charentes, ainsi que de nouvelles productions, proposant ainsi un ambitieux parcours mêlant art contemporain et patrimoine.
Le parcours, intitulé "Songe d’une nuit d’été", s’intéresse à l’attrait des artistes pour le monde des songes. Ce thème cher à l’histoire de la mythologie (on peut citer Morphée), à celle des contes (comme La Belle au bois dormant ou Blanche-Neige) a également inspiré les artistes de la Renaissance qui ont notamment représenté la beauté indolente des Vénus endormies.
Présent dans l’histoire de l’art classique, le thème du songe a connu au cours du XXe siècle un développement sans précédent. Que l’on pense aux surréalistes dans les années 1920 fascinés par l’imaginaire débridé des rêves, mais aussi aux années Pop — avec notamment son plus illustre représentant Andy Warhol filmant un jeune poète endormi — le sommeil, les songes et les visions oniriques nées de notre inconscient au repos ont nourri l’inspiration des artistes et donné lieu à de grands chefs-d’œuvre de l’art contemporain.
Au travers d’ensembles thématiques, l’exposition décline les différentes approches et interrogations d’artistes sur le grand mystère du sommeil, cet état qui permet l’émergence d’idées et de visions fantomatiques tour à tour fascinantes et effrayantes. Le sommeil naturel ou artificiel (l’hypnose, la méditation) qui fait surgir rêves et cauchemars offre une porte d’accès à l’inconscient, vivier fécond de l’imaginaire.
© Sieglinde Klupsch, SUNSET, 2006-08, Série "NEONS"
L’exposition évoque également l’espace intime du sommeil, montre des corps endormis, images troublantes de confusion avec un repos plus éternel. Elle s’intéresse aussi aux lieux du sommeil, individuels et collectifs (dortoirs), aux architectures pensées pour accueillir les corps somnolents (lits, capsules…) ou encore aux insomnies propices à des dérives urbaines. Elle s’attache enfin à sonder l’enfance, période où rêve et réalité se confondent, et revisite les mythes et légendes célèbres associés au sommeil.
Parmi les oeuvres qui ponctuent le parcours des "Songes d'été", en voici quelques unes qui allie la photographie :
Sunset, du 16 juin au 19 août à la Frac Poitou-Charentes, Linazay
A Midsumer Night's Dream apparaît comme un théâtre de la mise en tension des aspirations contraires, de la sublime formalisation des contraintes, de l’expression de la voix de l’inconscient contre la dictature de la raison ; un théâtre baroque, donc, auquel nous avons beau jeu de recourir comme prétexte à cette exposition. Sunset organise en clair-obscur un choix d’œuvres inspiré par des thèmes de la pièce de William Shakespeare : le retrait du monde, l’anticonformisme, l’utopie partagée, la sensualité, le corps contraint, la violence du désir, la légitimité du plaisir et les forces de l’esprit.
© Sam Samore, Oasis #2, 1990, Photo : Richard Porteau
Les rêveries d'Henri du 19 mai au 16 septembre au Musée Henri Barré
Tel un parcours dans le parcours, "Songe d’une nuit d’été" à Thouars investit trois lieux. À la Chapelle Jeanne d’Arc, Marion Tampon- Lajarriette bouleverse l’espace néo-gothique du centre d’art avec une installation vidéo aussi onirique que vertigineuse. En contrepoint de cette création, la Galerie des Écuries du Château accueille des œuvres des Frac Centre et Poitou-Charentes. Au musée Henri Barré, antique maison d’un collectionneur rêveur sûrement, le dialogue se crée entre les collections permanentes et quelques trésors du Frac des Pays de la Loire.
© Pierre et Gilles
Fragments d'un discours onirique du 11 mai au 7 octobre au Château de Chambord
Chambord est un domaine intimement lié au mystère, celui de son architecte comme celui de la forêt immense qui entoure le château. Les œuvres rassemblées pour cette exposition font la part belle à cet aspect, propre à mettre en branle l’imaginaire : celui du rapport à l’animal, si présent ici dans la vidéo de Mircea Cantor ou les photos de Marie-Céline Délibiot, et plus largement à l’altérité. Les travaux de Boltanski, Fleischer, Oudard ou Ardouvin jouent, chacun à leur façon, sur un registre qui réactive la dimension fantasmagorique de cette sculpture monumentale de la Renaissance.
Marie-Céline Délibiot, Sans titre (Fragment du dispositif n°1), 1996 -1997
© Marie-Céline Délibiot, (Fragment du dispositif n°1), 1996 -1997, Photo : Bernard Renoux
Le Somnambule, Contrepoint du 23 juin au 2 septembre
Ville de Thouars, Galerie des Écuries du Château
© Gérard Gasiorowski, Des limites de ma pensée, 1969, Photo : Yves Sacquépée
Vignette : © Michel de Broin, Shared propulsion car, 2005