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Mercredi 15 février, au siège parisien de la banque HSBC, Leonora Hamill et Eric Pillot ont été élus lauréats 2012 par le comité exécutif du Prix HSBC pour la Photographie parmi les 13 nominés présentant 12 façons de photographier selon Rafael Doctor Roncero, conseiller artistique (sur la photo, Leonora Hamill en robe bleue et Eric Pillot à sa gauche).
Cette année, plus de 500 photographes ont concouru.
Leonora HAMILL, Franco-britannique – Art in Progress
«Ce genre de travail est un vaste exercice de catalogage des espaces construits ou habités par les hommes. Une étude de la condition humaine à travers une typologie concrète de ses espaces : les écoles d’art et leurs ateliers d’artistes. Au cours de plusieurs années et tout autour du monde, Leonora Hamill a photographié tous ces endroits où les gens apprennent l’art de façon différente. Parcourir ces ateliers ne suffit pas à montrer la façon particulière d’interpréter qu’adoptera l’artiste dans le futur de la société dans laquelle il vit. Dans ce travail prédomine le caractère collectif du labeur artistique dans son étape de formation, ce qui l’oppose à l’idée généralisée qui veut que l’artiste soit un être isolé et indépendant. Il s’agit sans doute d’un grand travail, auquel s’ajoute une importante charge sociologique, où l’on perçoit la recherche d’une esthétique froide capable de présenter de la manière la plus directe ces espaces habituellement surchargés d’éléments et de formes.»*
Leonora a confié sa joie d'avoir été reconnue par le prix ; «à Arles, quand je passais devant la librairie Actes Sud où sont exposées les monographies des gagnants, je n'osais imaginer que je serai peut-être un jour sélectionnée parmi les lauréats du prix !»
© Leonora Hamill
Eric PILLOT, Français – In Situ
«Ce n’est pas la première fois qu’un artiste fixe son regard sur les animaux vivant en captivité près de nous en tant qu’éléments d’attraction pour nos loisirs. Ce genre de travail met l’accent sur la façon dont les êtres humains vivent dans l’acceptation de constantes contradictions par rapport à des principes éthiques qu’ils utilisent à leur convenance. La dignité de l’être animal est l’une des causes non résolues dans l’évolution de l’être humain. Les animaux représentent l’autre, un autre plus proche que ce que nous pensons et à qui notre attitude de supériorité est capable de voler l’âme. Un travail comme celui d’Eric Pillot n’est autre que la mise en évidence de la grande injustice de notre société par rapport à ces thèmes pour lesquels existe une législation très vague autorisant de constantes atrocités, sous prétexte d’augmenter les possibilités de diversion au cours de notre temps libre. Dans cette série se mêlent des animaux réels et d’autres qui semblent fictifs, afin de réduire au maximum l’être vivant traité comme une valeur presque uniquement décorative. Eric Pillot fait un portrait de l’état de désolation de ces êtres vivants si proches et cherche en même temps la confrontation de leur regard, un regard auquel nous ne pouvons échapper et capable de nous mettre totalement à nu, puisqu’aucune réponse logique ne peut justifier ces espaces de cruauté. »*
© Eric Pillot
*Extraits des textes de Rafael Doctor Roncero.
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