Lauréate 2010 du Prix Montblanc de la Culture, la photographe Martine Franck –dernière épouse d’Henri Cartier-Bresson- se voit récompensée pour son travail au sein de la Fondation Henri Cartier-Bresson (Fondation HCB). Elle succède à Gilles de Navacelle qui a était récompensé en 2009 pour son dévouement au sein de la Fondation Coubertin.
« Une photographie, c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas » Martine Franck
Prix Montblanc de la culture 2010 : la photographe Martine Franck récompensée
Fondée en 2002, puis ouverte en 2003 au sein d’un atelier d’artiste construit en 1912 par Moulinié à Montparnasse, la Fondation HCB a pour but de préserver et faire connaître, à travers des expositions, conférences et autres manifestations culturelles, le travail du photographe Henri Cartier-Bresson, maître incontesté de la photographie du XXe siècle.
Ne se limitant pas à présenter ses seuls clichés, la Fondation HCB met également en lumière le talent d’autres photographes, sculpteurs ou peintres contemporains, amis du grand photographe. Actuellement à l’honneur (du 5 mai au 25 juillet), « Les Petits Métiers » d’Irving Penn investiront les murs de la fondation.
Née en 1938, Martine Franck est l'une des rares femmes photographes à avoir acquis une reconnaissance internationale : pionnière de l’agence Viva en 1972 et membre de l’agence Magnum Photos depuis 1983, Martine Franck est de ces photographes dont les clichés en noir et blanc dépeignent la vie en couleur.
Connue pour son travail sur les marginaux, les personnes âgées et les communautés isolées (de l’île de Tory en Irlande, ou la destinée des Tulkus tibétains qui vivent à l’écart du monde), sa sensibilité et sa compassion lui ont permis de réaliser des portraits rares, au contact de personnalités souvent timides face à l’objectif. Quant à ses paysages ordonnés et ses études géométriques, ils traduisent une rigueur esthétique héritée de sa formation en histoire de l'art.
Eloquents, doux et respectueux, sans retouche, ni recadrage, ses clichés sont l’expression d’une spontanéité pure, qui fige avec poésie des instants fugitifs. Entre harmonie, tendresse et plénitude, la photographie est pour Martine Franck, au quotidien, le « moyen idéal (…) pour raconter ce qui se passe sans avoir à parler ».
Depuis 1992, le Prix Montblanc de la Culture rend hommage aux mécènes qui soutiennent des actions ou projets en faveur de l’art. S’appuyant sur un jury international composé de personnalités artistiques connues et reconnues, parmi lesquelles en 2010 Gerard Uferas, Jill Gasparina et Jean Reno, ce prix récompensera cette année onze lauréats choisis à travers le monde (Allemagne, Chine, Corée, Espagne, Etats-Unis, France, Hong Kong, Italie, Japon, Mexique, et Royaume-Uni).
Le 1er juin prochain, en présence de nombreuses personnalités dont les précédents lauréats français, Martine Franck se verra remettre une récompense d’un montant de 15 000 euros destinée à soutenir La Fondation Henri Cartier-Bresson, ainsi qu’un stylo-plume en édition limitée de la collection « Elizabeth 1er ».