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Le Centre des expositions Paul Courboulay 4 rue Paul Courboulay 72000 Le Mans
"Des campagnes françaises à la forêt tropicale, de la brousse africaine aux villes occidentales, les photographes que nous avons invités nous disent quelque chose de la nature et des liens essentiels que l’humanité conserve avec elle. Une nature primordiale et nourricière d’abord, une nature rêvée parfois, réinventée, objet de phantasmes, d’effroi ou de fascination, menacée aussi, consommée, à la source d’un discours critique mais une nature présente malgré tout, au coeur même des cultures les plus dissemblables, jusqu’à l’inattendu peutêtre, témoignage de résistance et d’espoirs... Mais c’est aussi finalement, encore et toujours, de la vitalité et de la diversité de la création photographique contemporaine qu’il devrait être question"
Yves BRÈS
Hans SILVESTER
Omo portraits - Ethiopie : des visages et des regards, au Palais des Congrès et de la Culture
Tableaux vivants et éphémères
Au sud de l’Ethiopie, non loin du Soudan et du Kenya, dans une vaste région de savane, la rivière Omo donne la vie à la vallée qui porte son nom. Dans cette vallée, et sur les collines alentour, vivent une dizaine de tribus différentes. Ces éleveurs semi nomades se tiennent encore aujourd’hui loin des influences du monde moderne. Les grands troupeaux de vaches et de chèvres sont le centre de leur vie, l’agriculture se limite à du sorgho et du maïs. Les conflits sérieux entre ces différentes tribus sont une tradition ancestrale. Les Hamers, les Karos, les Mursis, et les Surmas pratiquent la peinture corporelle avec des couleurs naturelles. Ils se peignent
le corps et le visage non seulement à l’occasion des fêtes, mais aussi dans la vie quotidienne. Ces peintures souvent faites avec des cendres, sont également une protection contre les insectes. Ils inventent sans se répéter des motifs picturaux d’une grande beauté, dans lesquels nous reconnaissons souvent des aspects de notre peinture contemporaine. Chez les Surmas, le plaisir du beau rejoint le jeu de la séduction d’autant plus que le miroir est inconnu de la plupart de ces peintres. Le regard de l’autre dit la réussite de l’invention ou son échec. Le miroir, qui commence à remplacer ce regard, menace la spontanéité et le génie propre de ces peintures éphémères. Le contact avec la civilisation met la culture et les traditions des Surmas en grand danger de disparition. Les mots de Friedrich von Schiller sur le génie me semblent bien exprimer le phénomène de la peinture corporelle des Surmas : « Le vrai génie doit être naïf ou bien ce n’en est pas un. Seule sa naïveté fait un génie, et ce qui est dans un domaine intellectuel et esthétique, il ne peut pas le nier dans le domaine moral. Obéissant simplement à la nature et à l’instinct, conduit par son ange gardien il évite avec calme et assurance les pièges du mauvais goût. Il n’est donné qu’au génie d’être toujours à l’aise loin des frontières du connu et d’élargir le champ de la nature sans la quitter. »
Laurent GUENEAU
Question de nature (Centre des expositions Paul Courboulay)
Laurent Gueneau avec sa série « Question de nature » interroge le naturel et l’artificiel, le construit et le sauvage, l’urbain et le végétal. Ses images parlent d’un artifice, celui d’une nature domestiquée. Il s’efforce d’en cerner les limites et les outrances mais aussi la ruine et les revanches, tant il montre qu’avec le temps, la nature reprend ses droits. Laurent Gueneau pose cette question de l’inexorabilité du temps et ses constats photographiques en sont d’implacables métaphores. Il souligne les interstices de matières, d’espaces et de lumières où vacillent l’ancien et le neuf, la restauration ou l’abandon. Dans nos villes de pierre, aux marges du temps que devient le vert, le végétal ? Sa ruine appelle sa renaissance. Les plantes poussent l’urbanisme dans ses retranchements, elles s’emparent des vides laissés par les errements des hommes. Contrairement à ces derniers, la nature ne connaît pas l’oubli.
Franck POURCEL
La petite mer des oubliés (Centre des Expositions Paul Courboulay)
Dans le sud de la France, en Provence, l’étang de Berre* est considéré comme l’un des plus grands sites industriels d’Europe. Ce territoire concentre aussi le plus grand nombre de sites classés SEVESO (site classé à haut risque). Devant cet espace naturel modifié et le paysage modelé par les implantations industrielles, et dans l’esprit des gens de passage, l’homme n’existe plus sur ce territoire. Il n’est plus à sa place, il a été oublié. Il s’est laissé engloutir par ces kilomètres de tuyaux métalliques, et la fumée qui sort des cheminées, mêlée aux douces ondulations d’une eau poussée par le vent vers la mer, donnent au spectateur la nostalgie d’un passé révolu. L’étang de Berre s’intègre mal à la bonne image de la Provence. Les rives ne sentent pas la lavande, les gens sont souvent sans apprêt. Pourtant, on pourrait montrer sans difficulté que les cigales y chantent tout l’été, qu’on trouve de la poutargue et du pastis sous les canisses et que les chapelles romanes valent le détour. Pendant dix ans, de 1996 à 2006, j’ai photographié le territoire de l’étang de Berre et ses réalités paradoxales. Ce travail est le résultat d’une longue méditation photographique à propos d’un espace que l’on a souvent tant de mal à qualifier qu’on s’en détourne le plus vite possible. Il a habité le rêve de l’étang, ou plutôt l’assemblage de rêves qui en constitue la trame sociale. Il nous donne aujourd’hui ses travailleurs de la « petite mer », ceux qu’on oublie volontiers, car leurs prodiges sont marqués du sceau de l’ordinaire.
* L’étang de Berre est appelé la petite mer
Violaine CHAUSSONNET (Centre des Expostions Paul Courboulay)
A toi, nature, je me rends
« À toi, Nature, je me rends ;
Et ma faim et toute ma soif.
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve. »
Arthur Rimbaud, Bannières de mai
Je travaille sur la nature. J’entends par nature ce que la scolastique appelait natura naturans : puissance de création qui est à l’origine de l’apparition, la transformation et la destruction des choses naturelles. Je cherche derrière les formes, couleurs et matières naturelles à percer le mystère qui préside à cette apparition/disparition. L’ensemble de dix-huit photographies que je présente décline trois manières différentes d’exprimer cette même perception de la nature : d’abord, et ce qui domine dans le travail, ce sont des vues de « morceaux de nature », vues resserrées d’éléments naturels, souvent prises en plongé ; à ces vues sur nature sont associées
des vues plus larges mais toujours fermées, où le corps humain apparaît, nu, enchâssé dans les éléments ; enfin s’ajoutent à l’ensemble quelques vues de personnes prise « sur le vif », dans un milieu naturel, toujours dans un rapport où la nature semble dominer. J’ai voulu montrer la nature comme pouvant être majestueuse, nourricière, parfois monstrueuse jusque dans ses détails et l’homme, fragile, recouvert, débordé mais aussi accueilli par elle afin de donner à sentir ce que pourrait être la relation primordiale entre l’homme et la nature, à la fois dissonance et intimité.
Alain HÉRVÉOU / Galerie Vrais Rêves - Lyon
Autoportraits (Centre des Expositions Paul Courboulay)
Il s’agit d’autoportraits mis en scène au travers desquels s’exprime l’acte de connaissance, cette possibilité pour l’être de puiser dans l’univers qui l’entoure les éléments nécessaires à sa propre compréhension, à sa sagesse. Dans les images, le rapport des tailles immerge cet être au milieu d’un monde dont il n’a plus qu’à extraire l’intelligible; Être coquille, ballotté dans une étendue dont il a tout à apprendre : le Bien et le Mal, le Beau et le Laid, l’Amour et la Haine, la Vie et la Mort ... Pour essayer de comprendre... De se comprendre... Ce changement d’échelle permet aussi de rendre compte de l’agressivité cognitive de certains concepts, de la douleur qu’ils engendrent chez l’Homme, pouvant le conduire à la folie, au néant. La conservation des craquelures et de la matière du Polaroid original permet de patiner l’image, de l’extraire de sa contemporanéité. Lui donner un caractère anachronique, intemporel (?). Faire la démonstration que l’acte de connaissance participe de l’essence de l’homme, est en relation avec l’absolu.
Cédric FAIMALI / Argos - Picturetank
Les albums de Katrina (Centre des Expositions Paul Courboulay)
Octobre 2005. Quelques semaines ont passé depuis la catastrophe. Depuis que le cyclone Katrina a contraint plus des deux tiers des habitants de la Nouvelle-Orléans et du sud de la Louisiane à quitter précipitamment leurs maisons détruites par l’ouragan ou submergées par les inondations. Eparpillées aux quatre coins des Etats-Unis, les familles sortent peu à peu des hébergements d’urgence, des stades de football, des gymnases, des salles paroissiales, des chambres d’hôtel réquisitionnées à la hâte, où elles ont d’abord été accueillies, pour emménager dans des appartements ou des maisons. Absorbés par les fastidieuses démarches devant leur rendre l’accès à leur compte en banque et à leurs primes d’assurances, leur permettre de scolariser leurs enfants et de trouver du travail, les réfugiés restent obsédés par la conclusion qu’ils ont tiré dès les premier jours de leur cauchemar : la Nouvelle-Orléans est à jamais perdue. Elle ne sera jamais reconstruite comme avant. Dans les mois, les années qui suivront, c’est d’une ville, d’un mode de vie, d’une existence passée qu’il faudra faire le deuil. Tâche d’autant plus difficile que le départ précipité n’a pas permis d’emporter de souvenirs. On pleure surtout les albums photos, les évènements intimes et familiaux dont ils étaient les gardiens quasi exclusifs mais aussi, en filigrane, l’ambiance unique d’un monde subitement disparu dont ils conservaient la vibration. Mai 2006. Pour l’enterrement d’un proche, pour ensevelir définitivement toute illusion de retour, ou dans l’espoir de récupérer quelques babioles, certains réfugiés – ceux qui avaient un peu d’économies ou ceux qui n’ont pas émigré à l’autre bout du pays – sont revenus à la Nouvelle-Orléans. Dans les décombres enfin libérés de la boue et des eaux polluées, les plus chanceux ont retrouvés quelques clichés intacts, les ont scannés et diffusés à leurs proches. D’autres se sont contentés, réjouis même, d’une poignée d’images à demi barbouillées, déformées, dissoutes. Pour la mémoire condamnée à l’oubli, le moindre détail, un visage, un objet, un bout d’arbre ou de rue, le moindre pixel sauvé de l’effacement, est une pépite inestimable.
Didier BORDES
à marche forcée (Centre des Expositions Paul Courboulay)
Travail sur la marche en forêt et les émotions qu’elle engendre, cette prise de vue est faite d’instinct, sans viser, en « tirant » avec l’appareil à bout de bras, pour interroger ces visions fugaces que le coin de l’oeil aperçoit, pour chercher dans mon inconscient plaisirs et peurs. Retravaillées, redessinées, à la limite entre réel et irréel, entre féerie et phantasme, je jongle avec la beauté effrayante de la forêt profonde où l’homme est absent et si présent en même temps, symbole de l’interrogation de cette nature de moins en moins naturelle, mais malgré tout si pleine de sérénité.
Armand BRAUN
Arbres morts, arbres de vie (a l’Hôtel de ville)
Comme les hommes, les arbres vivent et meurent ! Faisons en sorte que ce ne soit sous le regard indifférent du promeneur qui emprunte les chemins, les sentiers ou encore les allées des parcs, devenues le conservatoire d’espèces menacées : décapitées par l’éclair, fauchées par la tempête, minées par la maladie, victimes de la pollution ou simplement arrivées au terme de leur existence. « Jardins de l’intelligence » français à l’ordonnance rigoureuse et « jardins de l’imagination » anglais comme surgis d’un processus aléatoire et, parfois, mystérieux, constituent pour tout esprit curieux l’un des deux pôles - face à la nature «sauvage» -, d’une mise à l’épreuve de l’idée de paysage, confrontée aux défis de l’environnement de l’époque : ici et ailleurs, hier comme aujourd’hui. Les photos de cette exposition ont été prises lors d’innombrables balades au plus près comme au loin, depuis bien des années...
Laurent DUBOIS
L’oracle des pierres (a l’Office de Tourisme)
Photographie et haïku
Enfant, je demeurais des heures entières au ras des flaques stagnantes que la mer découvre à marée basse. Jusqu’à perdre toute notion de temps et d’espace et me fondre littéralement au sein des micro-ondes marins contenant à mes yeux l’univers entier. Le haïku est un petit poème d’origine japonaise de 17 syllabes, réparties en trois séquences, chacune de 5,7 et 5 pieds. A l’intérieur de cette cage formelle, il peut se comparer à l’oiseau, « contraint » paradoxalement d’exprimer la quintessence de la liberté par le chant, émis dans un souffle si léger que son effleurement même est densité. C’est une voix de l’instant sensible, placée à proximité immédiate du silence dont elle accompagne et prolonge l’espace de l’écho, comme une harmonique .
L’agriculture aujourd’hui vue par les agriculteurs (parc Théodore Monod)
Le ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche s’associe pour la deuxième année consécutive avec le Syndicat des Jeunes agriculteurs pour la réalisation d’un partenariat photographique « L’agriculture, aujourd’ui ». Neuf jeunes exploitants agricoles équipés d’appareils photos numériques témoignent en images de leur quotidien et apportent ainsi une vision différente de l’agriculture française d’aujourd’hui. En 2009, neuf agriculteurs de Haute-Saône ont accepté de «se transformer» pendant plusieurs mois en photo-reporter pour traduire en images leurs activités quotidiennes, leur environnement professionnel et familial, et leur vie sociale dans cette région.