Rencontre à 18 h 30, au Grand auditorium, Rez-de-rue
Passeur de la photographie américaine des années 70-80 en Europe, Bernard Plossu est également un artiste majeur qui a contribué au renouveau de la photographie européenne.
Ce double statut, il le doit à son mode de vie nomade qui débuta dès l’âge de 20 ans au Mexique, se poursuivit en Californie où il participa à l’effervescence intellectuelle et artistique de l’époque.
Après le Nouveau Mexique, l’Inde, l’Afrique, ce n’est que récemment qu’il a fait du sud de la France son camp de base.
Ses images ne cherchent ni à capturer le réel ni à le rendre « objectif » : elles traduisent la fluidité du vagabondage, le rythme de la déambulation, l’errance des grands marcheurs.
Pas d’effet artistique, mais une porosité, une transparence du regard qui laissent place aux manifestations poétiques de la réalité, à travers quelques thèmes de prédilection : l’autobiographie, le voyage, l’attrait du paysage et des déserts, l’architecture. La fausse simplicité de ces moments « non décisifs » s’appuie sur le noir et blanc, le 50 mm, la liberté du cadrage, la sur- ou sous-exposition : autant d’expérimentations qui ont résonné comme un manifeste dans les années 70 et ont ouvert la voie aux photographes d’aujourd’hui.