Exposition du 8 septembre au 1er octobre 2014 à la Galerie L'Entrepôt - Daniel Boeri / Monaco
Né en 1966 à Aix-en-Provence, Thibaud Grand est un plasticien et peintre conceptuel d'origine lyonnaise. Il vit et travaille à Paris.
Au milieu des années 80, il intègre les Beaux-Arts et multiplie les voyages : Londres, New-York, Moscou, Berlin, … l’Afrique de l’Ouest. Tout au long de ce parcours, il fait quatre rencontres décisives qui lui permettront de s'initier au monde de l’Art : Louis Charrat, Joseph Beuys, Andy Warhol et César.
Son autonomie politique et intellectuelle le conduit tout naturellement à intégrer, au début des années 90, les squats artistiques parisiens, dont il devient très rapidement l’un des principaux acteurs.
Fin 90, il part vivre quatre ans à Berlin où il expose ses œuvres. De retour à Paris, en 2003, il participe à une rétrospective sur la mouvance des squats artistiques pour le Palais de Tokyo.
Sa nature quelque peu sauvage transparait dans certaines de ses toiles aux accents les plus punk ; dans d'autres séries, il allonge sur des méridiennes des caisses renfermant peut-être une fragile Vénus ou quand il propose des monochromes sous la forme de ready-mades, cet excentrique profite de son expérience du milieu pour interroger les codes de l'histoire de l'art et du monde de l'art.
Libre, ouvert au monde, en phase avec son époque, sa démarche s'articule bien souvent autour d'un jeu critique sur le contenu et le contenant, le signifiant et le signifié. L’Art, la société, la liberté d’expression, les femmes, le devoir de mémoire sont inhérents à son œuvre et animent chaque seconde son inspiration. Thibaud Grand est un acteur incontournable de l’art contemporain indépendant.
www.thibaudgrand.com
READY-MADE :
Souvenir’s Icon - 2013 Paris
Matériaux mixtes : Serpillère et épingles 58 x 48 cm
http://www.thibaudgrand.com/Art-Thibaud/Souvenirs_Icon.html
« Souvenir’s icon » s’inscrit dans la continuité d’un Marcel Duchamp avec sa Fontaine ou d’un Andy Warhol avec sa Marilyn ; deux images tellement éloignées et pourtant … L’urinoir de l’un ne s’est-il pas élevé au même rang d’icône que la blonde Madone …
Cette toile sur toile, fragile mais résistante, un brin provocatrice, a le mérite de se nourrir et de s’imbiber des énergies présentes et de les garder en mémoire, comme la crasse.
Communément appelée « Torchon » ou « Loque » chez les Belges francophones, la serpillière est une manière de remettre en question le fonctionnement du monde de l’art, ses codes et ses symboles.
Cette serpillière, à la mémoire d’éléphant, se souvient d’un autre pachyderme, d’un artiste qui aimait porter du gris comme elle, Joseph Beuys. Il lui confia la situation des artistes allemands face au nazisme et les techniques utilisées pour mettre le marché « d’icônes » sous contrôle.
Notre société pourrait-elle encore accepter de tels actes aujourd’hui ?
Cette pièce soulève l’importance du droit de mémoire dans l’Art à travers l’Histoire puisque, ainsi épinglée, elle ne peut plus être essorée.