Richard Forster

L'expérience photographique de Richard Forster s'étend sur une soixantaine d'années. En fait, c'est dans son adolescence déjà que le virus de sa passion s'est emparé de lui. A treize ans, encore écolier, il achète son premier appareil en... Bakélite et photographie ses camarades de classe. A 18 ans il adhère à la prestigieuse Société Genevoise de Photographie dont il est actuellement encore membre et où il dirige le cours annuel pour débutants. Il participe ensuite à des stages, à de nombreux concours photographiques tant nationaux qu'internationaux tout en perfectionnant sa technique de prises de vues et de travail en laboratoire. En 1993 la Fédération Internationale d'Art Photographique lui décerne le titre d'Artiste FIAP en hommage à ses nombreux travaux, à sa technique et en reconnaissance pour les services rendus à la cause de la photographie. Tous les genres de photo l'intéressent mais il a une prédilection pour la photographie de voyage et de nu, des domaines qui lui permettent d'avoir des contacts enrichissants avec des personnes et des cultures différentes. Il réalise ses œuvres aussi bien en couleurs qu'en noir/blanc et affectionne particulièrement les lieux de prises de vues en plein air au gré des fantaisies que lui offre la nature, à l'aube ou au crépuscule lorsque la lumière est la plus belle. Lorsque les conditions météo lui sont défavorables, il se retrouve dans son studio-photo où il compose ses œuvres sous les feux des lumières artificielles. Depuis 2004 il a adopté la technique numérique avec ses fonctionnalités étonnantes mais il reste, dans certains cas tout de même, fidèle au noir/blanc argentique avec son appareil moyen-format.

Au début des années 1960 son expérience l'amène à s'intéresser à la photographie de nu féminin, un genre artistique qui à cette époque était pour ainsi dire taboue et pas facile à maîtriser. Depuis lors, sa passion est telle qu'il se donne à fond dans son travail en recherchant constamment de nouveaux sites, de nouveaux éclairages ou de nouvelles formes géométriques à sculpter avec son appareil. Son approche du nu est un éternel "hommage à la Femme" et il essaie de mettre en valeur ce qu'il y a de meilleur en elle. Il ne peut pas travailler sans créer une complicité et un rapport de confiance avec elle. Lorsqu'il se trouve en sa présence c'est le début d'une aventure esthétique où l'appareil photographique est le seul témoin.
Pour lui, I'érotisme est plus intellectuel que sexuel, c'est une affaire d'imagination. Il aime suggérer, ouvrir les portes du rêve pour en dégager une subtile impression et il essaie de créer des images qui plaisent aussi bien aux hommes qu'aux femmes parce que les deux sexes peuvent l'apprécier. Sa photographie si spécifique séduit et dévoile le corps de la femme en le rendant toujours plus attirant sans jamais le représenter de façon vulgaire. Finalement, un corps de femme est avant tout une composition faite de lignes et de volumes qu'il peut au gré de sa fantaisie sculpter dans un décor et avec des éclairages appropriés. Ses œuvres sont moins la traduction des sentiments d'un homme vis-à-vis du corps féminin que ceux d'un artiste devant une belle forme humaine qu'il peut embellir dans un contexte précis.