Patrick Van der Elst est un photographe autodidacte. Sa passion pour ce médium s’est manifestée dès son plus jeune âge où il était alors fasciné par la capture de l’instant.
Sa démarche est affutée et son regard précis : il prend un soin particulier à réaliser des mises en scènes surprenantes où aucun élément n’est laissé au hasard. Via la retouche et la recomposition offerte par l’outil informatique, l’artiste exploite un thème via une série d’images construites qui agissent comme les métaphores d’une réalité de tous les jours. La plupart de ses œuvres ont une double lecture. Passionné de littérature contemporaine (Murakami, William Boyd, Cormac MacCarthy, Philippe Roth et Jacqueline Harpmann), l’artiste aime apposer en filigranes des idées et réflexions pertinentes qui tendent au-delà de la première lecture esthétique de ses images.
Ses premières œuvres se concentrent avec humour et densité autour du monde chirurgical et de l’artificialité de la plastique humaine. Le baigneur en celluloïd est mis en situation tantôt sous l’outil hospitalier tantôt multiplié à l’infini dans de vastes paysages. L’artiste travaille également la figure adulte par le biais d’un mannequin d’étalage qui semble animé d’une vie intrinsèque tellement ses poses et attitudes sont naturelles. Dynamisme et statisme dialoguent avec ambigüité au travers de la figure lisse d’une beauté absolue.
Mentionnons également ses photographies prises sous l’eau. D’une technicité redoutable niveau prise de vue, l’instant saisi transfigure les canons académiques de la photographie classique de poses. Chacune de ces photographies, réels instantanés, est une poésie au sens pur où les perceptions terrestres et subaquatiques se mêlent harmonieusement.
Artiste aujourd’hui davantage engagé, ses dernières œuvres sont des réflexions sur l’emprise des médias, de la publicité, de la religion et de la société de consommation sur notre vie quotidienne.