Olivier Garraud

Correspondances multiples

« Penser le monde », prendre le temps, en dehors de toute rentabilité, d’envisager ce qui nous dépasse, prendre en compte nos propres faiblesses en tant qu’individu à la recherche d’idéaux.

Puiser ou extraire ce qui est à disposition dans la réalité, dans notre culture et nos influences. Consommer au quotidien des signes, des images. Participer finalement à quelque chose de plus vaste qui dépasse notre individualité. Se donner la possibilité de s’inventer un cheminement, créer sa propre matière première. Faire l’expérience de correspondances multiples.

Chacune de mes propositions tient d’un constat, d’une somme d’analogies. Les embuches rencontrées en chemin constituent de nouvelles pistes, des rebondissements, des réflexions supplémentaires. Je n’ai pas de schémas préconçus en tête. L’acte de création est une aventure. C’est durant la réalisation que les idées et la complexité du sens me viennent. Je suis plus intéressé par ce que je vais être amené à produire que par ce que je fais sur le moment.

Mes différentes propositions s’entremêlent et ouvrent de nouvelles voies. Je n’hésite pas à revisiter des pièces antérieures ou à les repenser dans un autre contexte. Mon travail en tant qu’artiste consiste à réaffirmer, à redéfinir, à redessiner chacune de mes productions dans une mise en série moins successive que circulaire. Tant et si bien qu'il m'arrive de prendre comme sujet des pièces achevées afin de les reconsidérer, de regarder ce qui est réussi ou non. A la manière du crayon qui parcourt le papier dans le processus de la pensée, le dessin relie de son trait l’ensemble de ma pratique.