No Selfix s’est construit, comme son nom l’indique, en opposition à la mode des selfies qui inondent les réseaux sociaux. Non pas par rejet de l’humain mais au contraire pour explorer son altérité autrement. Certes les personnages sont absents ou rares, de dos, lointains, floutés, non identifiables, mais ce n’est pas pour les nier.
Attaché aux lignes ou aux couleurs, No Selfix pose là, tout en délicatesse, des images du quotidien. Quelques repères récurrents : le cadrage rigoureux, si ce n’est sévère, l’attirance pour des décors comme des natures mortes, les vélos, le manège…
Parfois très réaliste, dans une atmosphère figée, presque froide.
Parfois abstrait, pour détourner une réalité trop ennuyeuse.
Ou encore à l’affût du mouvement qui change toute l’ambiance.
Oui ce qui unifie le travail de No Selfix est la vitesse : suffisamment lente pour obtenir des trainées lumineuses ou du flou, ou au contraire rapide pour fixer une scène.
Comme si l’image devait interpeller le rapport de l’homme à son temps, à son existence, avec la distance entre le réel et le résultat, entre le vrai et l’artiste.