Les désormais classiques photographies en noir et blanc de Marino Parisotto sont d’une séduction de la plus pure espèce. Les modèles se jettent dans des poses lascives et séduisent le spectateur avec ces longueurs de jambe finement équilibrées et ces battements de cils bien ciblés. Leur effet aphrodisiaque se compose de stimuli sensuels et de dissimulations raffinées de citations artistiques. Parfois, il met en scène ses modèles d’après des références antiques et insiste sur l’idéal de forme parfaite. Par d’autres, il construit une scène fantastique et stimule des représentations d’idéaux pouvant aller jusqu’à l’enivrement. Ses images de femme changent selon la scène et le décor. Ici, un ange s’appesantit sur les toits de New York, là une vamp appâte dans un tissu noir satiné et séduisant. Parisotto crée intentionnellement des transgressions bien dosées qui mettent à l’épreuve le spectateur et ses habitudes visuelles. S’il y a une chose que l’on peut dire de ses œuvres, c’est qu’elles ne cherchent pas à représenter la réalité telle qu’elle est. Pour lui, il s’agit toujours du rêve, de la beauté et de la mise en scène d’une atmosphère érotiquement connotée. Chez Parisotto, on ne sait jamais en somme ce qui est plus fort : l’émotion sensuelle qu’il cherche à cristalliser ou les figures de style d’un genre spécifique dont il sait subtilement se servir ?
Parisotto, né à Toronto/Canada, travaille comme Art Directeur pour Givenchy, France et comme photographe professionnel. Il vit à Milan en Italie.