Marc Tulane

Marc Tulane

#Photographe
Je suis né en 1950 à Paimpol, je vis et travaille à Paris.

Elève de Denis Brihat, je poursuis un travail de mémoire sur l'homme et le paysage contemporains en privilégiant, au fil du temps, deux projets majeurs: "Proximités", une photographie de la vie de l'entreprise en France et en Europe au tournant des XX et XXI siècles et, "Traversées" une recherche sur une poétique du paysage.

J'ai conçu et réalisé pour de grandes entreprises et institutions des expositions proposant l'identité d'une équipe, d'une organisation, d'une ville, d'une région...

Publiées dans la presse et l'édition française et étrangère mes photographies ont été exposées en France et dans le monde.

J'ai enseigné l'histoire de la photographie à l'université de Provence, pour l'université d'Ottawa, dirigé des stages de formation à la photographie pour la Parsons's School of Design N.Y, le Sarah Lawrence College N.Y, la Formation Continue, Les Rencontres Internationales de la Photographie à Arles.

Depuis 2009 je me consacre à ma démarche personnelle: prises de vue sur mes sujets de prédilection, expositions en galeries, vente de mes tirages à des collectionneurs, résidences d'artiste, montage d'expositions itinérantes, conférences sur l'histoire de la photographie.

Principaux clients et partenaires:

Air France, AFAA, Alcatel, APEC, Bibliothèque nationale de France, Caisse des dépôts et consignations, Charbonnages de France, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, Casino, Centre Georges Pompidou, Centre national des arts plastiques, Collège de France (centre de sociologie européenne), Conseil général de la Seine Saint Denis, Conseil régional Provence Alpes Côtes d'Azur, CSTB, Documentation française, Editions Gallimard, Glénat, Julliard, Robert Laffont, EURO RSCG, FNAC, Fondation Electricité de France, Fondation Hewlett-Packard France, Fondation Nationale de la Photographie, Fondation Paribas, France 3, INA, IRCAM, Le Monde, Michelin, Ministère de l'agriculture, Ministère des affaires étrangères, Ministère de l'économie des finances et de l'industrie, Ministère de la défense, Mission de coordination des grandes opérations d'architecture et d'urbanisme (grands travaux), Musée du Louvre, Photo-Service, Printemps de Bourges, PSA, Publicis consultants, Rapho, Renault-Automation, Schneider Electric, EULER SFAC, SFP, Tarkett-Sommer, TBWA corporate, Théâtre de Belfort, The New York Time, Ville de Marseille, Ville de Paris, Universités de Provence, d'Ottawa, Paris I et Paris II. Valeo, Vinci, W-Printel.

Prix et bourses:

1979: boursier de la Fondation Nationale de la Photographie, résidence au château Lumière à Lyon, programme: "Lyon vu par".
1980: Boursier des Rencontres Internationales de la Photographie Arles, année du Patrimoine: évocation du poète Frédéric Mistral.
1984: Prix Air France Ville de Paris, résidence à Tokyo.
1980: boursier de la Fondation Hewlett-Packard France: "Le monde du travail dans le contexte technologique des années 90".

Principale publications

- "Lyon vu par" catalogue de la Fondation Nationale de la Photographie, 1980.
- "Tous les jours la danse" catalogue de l'exposition personnelle musée Réattu Arles, 1982.
- "Les honneurs de la maison" les habitants des maisons Phénix en Provence Alpes Côte d'Azur, ouvrage collectif, Ed Pandora 1982.
- "Pétrées" la grève bretonne avec un texte de Guillevic, Ed Créaphis 1987.
- "Les quatre saisons du territoire" quatre ouvrages collectifs réunis en coffret, Ed de l'Est-Théâtre Granit de Belfort, 1987, 1988, 1989, 1990.
- "Visages secrets regards discrets" ouvrage collectif, direction générale de l'armement ministère de la défense, Ed Contrejour 1990.
- "L'abbaye de Montmajour" avec un texte de Jean Maurice Rouquette, Ed du Patrimoine CNMHS 1993.
- "Le centre de génétique médicale de l'hôpital Necker" plaquette, avec un texte d'Hervé Ponchelet, Fondation Paribas 1996.

Principales expositions personnelles

- 1981 galerie "Hall du Livre" Nancy
- 1982 musée Réattu Arles
- 1982 musée Fabre Montpellier
- 1982 maison de la danse Lyon
- 1982 maison de la culture Angers
- 1983 mairie de Montpellier
- 1983 maison Jean Vilar Avignon
- 1983 centre Georges Pompidou
- 1983 musée de Vienne
- 1984 instituts culturels français de: Copenhague, Brême, Bruxelles
- 1985 instituts culturels français de: Athènes, Bonn, Budapest, La Haye, Kuala Lumpur
- 1986 instituts culturels français de: Mexico, Moscou, Ottawa, Singapour, Tokyo, Tunis, Varsovie
- 1992 FNAC: la Défense Paris, Bruxelles, Rennes, Toulon
- 1993 FNAC: Lyon, Parly 2,
- 1993 siège social du groupe tarkett-Sommer Nanterre
- 1994 FNAC: Reims, Grenoble
- 1994 sites "Alcatel Cable" en France: Alès, Andrezieux, Autun, Bourg en Bresse, Calais, Dinard
- 1995 FNAC: Marseille
- 2000 siège social de Casino Saint-Etienne
- 2000 siège social de Michelin Clermont-Ferrand
- 2001 galerie de l'UPC Paris
- 2003 chambre de commerce et d'industrie de Reims
- 2005 musée de l'air et de l'espace, Le Bourget

Principales expositions de groupe

- 1971 musée Réattu Arles
- 1978 rencontres internationales de la photographie Arles
- 1979 fondation nationale de la photographie Lyon
- 1980 rencontres internationales de la photographie Arles
- 1982 centre Georges Pompidou Paris
- 1985 musée d'art moderne de la ville de Paris
- 1986 centre Georges Pompidou Paris
- 1986 musée de l'Elysée Lausanne
- 1987 CAC de Belfort
- 1988 CAC de Belfort
- 1989 palais de Tokyo, centre national de la photographie Paris
- 1989 CAC de Belfort
- 1990 CAC de Belfort
- 1993 rencontres internationales de la photographie Arles
- 1993 grand palais Paris
- 1993 galerie Le Triangle Rennes
- 1997 grand halle de la Villette Paris
- 1997 prieuré de Salagon Mane alpes de haute provence

"La rupture d'équilibre ou l'amitié"

Une photographie de Marc Tulane est toujours en elle même un appui: un peu plus qu'une vision, autre que la saisie d'un angle jusqu'alors fermé ou inaperçu. Cet appui, dans la réalité, est une force que nos vies ignorent ou négligent, mais que notre désir sous-tend à tout moment, surtout quand le mouvement des choses et des êtres semble sur le point de s'arrêter net ou de mourir trop vite, de s'effacer du champ sensible - et cela presque sans raison, sans motif apparents.

L'art de Marc Tulane capte cette force et la situe (la révèle) comme indirectement, entre ces lignes de regards qui lient des êtres avant de tresser entre eux les formes d'un échange ou d'une communauté. Ces lignes intenses et peu visibles, tendues comme des fils secrets et tramés dans le cours du travail quotidien, peuvent se briser et, au point de rupture, mettre au jour une sorte d'abîme ou d'effarement du temps que certains photographes ont dénudé: Lewis Hine par exemple. Marc Tulane en marque, au contraire, l'étrange et constante continuité. Il les longe avant de les cadrer, en laisse s'étirer les puissances latérales avant de les limiter au seul recours de la vision. Il les laisse persister au delà d'elles-mêmes, au delà de l'instant qui les segmente, au delà de leur propre fin - comme si la vérité d'une personne ne pouvait, d'entrée de jeu, se réduire aux termes de la plus contraignante ou de la plus nécessaire des tâches. Autrement dit: n'importe quel ouvrier, chercheur, vigneron ou danseur, laisse apparaître au regard amical qui se pose à côté de lui (et non pas sur lui) une seconde ligne de vie dont la photographie dit silencieusement qu'elle est une ligne de chance.

Entre la vie et la chance, tel est le fil, tel est le lieu des photographies de Marc Tulane. Là où la rupture semble la plus brutale: un chantier, une carrière à ciel ouvert, un champ moissonné jouxtant un jardin à la française, un pan de mur métallique et inondé de lumière, là aussi Marc Tulane donne à voir ceci qui, discrètement, stupéfie: aucune cassure, aucune tranchée dans l'espace des jours n'est si profonde qu'elle n'interdise cette sorte de recouvrement du temps insensible aux pires destructions. Temps long, étrange, d'autant plus déconcertant qu'il se révèle à nous sans surprise. Temps continu aussi dense et aussi léger que l'air que l'on respire. Temps qui prendrait en lui, pour les dissiper, toutes les désolations et toutes les tristesses auxquelles on aurait pas le temps (ou pas le droit?) de donner corps.

D'où cette vérité presque insondable tant elle ne se laisse pas imaginer mais saisir au passage: aucun espace n'est si nu, si lisse, si blessé ou dévasté, qu'il n'offre encore un appui inespéré, aussi inespéré qu'une main frôlant et s'approchant dans le vide de celle que l'on tend en aveugle. D'où le sens si fort de cette photographie où deux danseurs suspendus à un mur dessinent ensemble ce losange blanc qui les "rappelle" au destin commun qui est leur partage. Des deux côtés du vide l'un répond de l'autre silencieusement.

C'est cela que la photographie de Marc Tulane ne peut pas ne pas déceler, ne pas invoquer comme son plus secret objectif.

Daniels Dobbels 1994