Jeanne Fredac

Jeanne Fredac

#Photographe
De 1993 à 2001 à Paris, je participe à une maison d’édition fondée entre amis, saluée par la presse comme “l’honneur de l’édition française”. Nous faisons tout nous-même : penser le livre, éditer, maquetter, imprimer, relier. De ces années là j’ai gardé un amour des livres et une passion pour leur fabrication qui ne m’ont jamais quittée, une indépendance d’esprit qui me pousse à me donner les moyens de mes projets. En 2001, je prends la route pour Naples, où je commence à écrire et à photographier. J’y réalise ma première exposition "in-situ", une balade photographique dans les rues de la ville, composée de 60 photographies grand format, et, publie mes deux premiers livres, mêlant tous deux texte et photographie : Ruines, Vespa et lazzarone (éd. Keraunos) et L’Occhio della seppia (éd. L’insomniaque).
Puis je quitte le Sud de l’Europe pour le Nord, d’un extrême à l'autre, pour penduler entre Paris et Berlin. J’approfondis alors mes recherches photographiques, regarde, publie, expose, critique, cherche encore...
Je veux faire des images qui arrêtent la pensée, je les veux belles car je les veux attirantes, je cherche à inviter la pensée à s’arrêter dans le calme, je ne veux pas choquer, je veux montrer doucement, délicatement. Je veux que mes images décalent le spectateur de la réalité, de sa réalité, qu’elles soient le moment de calme où l’esprit se pose avant d’aller se promener en lui-même. Mes images invitent à s’évader vers rêves ou pensées à se débarrasser de la dictature de la logique, espérant introduire une possible pensée non utilitariste, qui cherche à remettre en vigueur les valeurs d’humanité, hors de tout confort.
Agée de 37 ans, je suis une jeune photographe, la photographie est arrivée dans ma vie par hasard. Cela m’a surprise, je l’ai acceptée, la laissant s’installer, grignoter l’espace mais la regardant comme une chose extérieure, lui tournant autour comme l’on fait autour d’une bête curieuse. Il m’a fallu ces trois dernières années de solitude et de regard pour commencer à la faire mienne, la photographie m’appartient désormais dans le sens où je parviens à murmurer ce que je veux exprimer.