Pour cette exposition à la galerie des Loges, j’ai conçu ces photos anciennes et récentes comme des fragments divers et pluriels, noir & blanc et couleur, librement inspirées par les textes que j’appelle familièrement Les 4 P :
Perec Georges (Je me souviens) Perros Georges (papiers collés 1,2,3), Pessoa Fernando( Le livre de l’intranquillité),Prévert Jacques( Paroles, Histoires, Choses et autres…).
Choisir d’aborder la photographie par le truchement d’itinéraires (personnels, divers, réels ou imaginaires) est un parti qui me convient bien, même si je vais parfois sur des terres déjà labourées. C’est à la fois pour me sentir près et loin de tout.
Ces chemins intérieurs, sédentaires ou nomades, ouverts me permettent d’aller où je veux, de construire de courtes histoires, de les donner à voir, d’en emprunter aux autres, de m’approprier des mythologies nouvelles, et de proposer ainsi aux regards de multiples lectures de mes images et autant de grammaires possibles, soit en restant dans la narration linéaire et frontale, soit en laissant libre cours à d’autres formes narratives et en jouant avec le son, l’espace, les formats…
Saisir et appréhender la variabilité du sens c’est admettre que la lisibilité si fragile de l’image passe par la diversité des sensibilités qui la contemplent, qui la manipulent...
La signification d’une photographie contemporaine réside dans sa relation à d’autres photographies plus anciennes et cette universalité me permet de concilier l’image du passé avec l’image du présent.