Jean-fabien Leclanche

Jean-fabien Leclanche

#Photographe

J'ai débuté la capture d'images avec un petit coolpix de 2 millions de Pixels vers 2003 ou 4, je pense.
L'appareil est d'abord resté la plupart du temps au fond d'un tiroir et servait à l'occasion d'anniversaires et de fêtes de famille.

Ma vue se réduisait à sa simple expression biologique, ne faisant pas de différence entre le fait de "voir" et celui de "regarder"…

Dans ma jeunesse, j'ai eu la chance de croiser la route d'un professeur d'Arts Plastiques; atypique dans sa démarche et son enseignement.
Il nous avait alors donné de précieuses clés pour ré enchanter le quotidien en un "clin d'œil".
Une matière, un détail, un bout de trottoir pourraient révéler un potentiel graphique insoupçonné pour peu que l'on fasse "l'effort" de s'y attarder un instant.

Depuis près de 20 ans de pratique journalistique, les mots et leur usage étaient devenus mon principal bagage narratif.
A les aimer ils s'avèrent de puissants outils d'échange et de partage.

Mais l'écrit n'est pas, et n'a jamais été, le seul véhicule de l'expression et de l'émotion.
.
"Peu après" les arts rupestres, le media télévisé, dans son omnipotence, a imposé le règne de l'image mobile.
Tandis que le marketing des masses exploitait l'image fixe à des fins de distraction massive.

Le "progrès", l'avènement du mode de vie urbain, la mondialisation ont quant à eux fabriqué des signes et des codes, des symboles aussi.
De Tokyo à Concarneau, le logo Nike véhiculait les mêmes valeurs malgré les différences culturelles.
Et plus les grilles de lectures se complexifièrent dans l'apparition de stimuli visuels, plus nos générations en décryptèrent les intentions.


Le web, la démocratisation des outils de création numérique poussent aujourd'hui notre rapport à l'image dans ses derniers retranchements.
Associée à un phénomène de surproduction et d'intrusion, c'est la notion de sens et de message qui reprend ses droits.
Dans un monde connecté soumis au diktat du "temps réel", l'image devient avant tout une "information" dans ce qu'elle véhicule intrinsèquement.
A l'ère de "l'économie de l'attention", elle devient le moyen le plus rapide et le plus efficace d'exposer un message, d'amplifier une quête de sens.
Alors paradoxalement le "trop" d'image ne parvient pas à tuer l'image. Au contraire. Elle devient LE medium d'excellence.
Universel, international, polymorphe.

Témoins de notre époque, ici et maintenant, nous devenons tous des producteurs d'images et des relais de sens.
Alors que la photographie accède enfin au rang d'Art Majeur.

C'est en prenant conscience de la suprématie de ce medium contemporain, de sa puissance que j'ai décidé de photographier mon environnement, d'en débusquer les improbables trésors et de figer ses messages éphémères.

Totalement étranger à la notion de "beau" ou aux règles d'or de la prise de vue mes choix techniques se sont d'abord portés sur les compacts numériques mais aussi les "photophones".
Limités dans leur usage, ils offrent néanmoins cette souplesse et cette liberté de pouvoir réagir "dans l'instant".


Au fil des semaines et des mois, je reçu à ma grande surprise de nombreux encouragements à poursuivre ma pratique au delà de la simple notion de "loisir".
J'ai eu beaucoup de mal a appréhender ces marques d'amitiés car je n'ai aucun recul sur "la valeur ajoutée" potentielle de mes productions amateurs.

Toutefois, au bout de trois ans, le virus m'a pris et j'envisage de pratiquer avec un peu moins de laxisme.
Oser poser des thématiques, le rapport à l'espace, l'idée même "d'histoire".





J'offre mes errances quotidiennes au cœur de la Ville.
Celle qui cannibalise, qui déshumanise… En apparence.
Paris.
Ex Ville détestée par un petit provincial (Quimper puis Nantes) qui a fini non seulement par accepter cette pieuvre urbaine mais qui a appris à en chercher les trésors.
Pas ceux qui brillent, pas le clinquant mais ces petits détails qui se nichent au creux d'un mur, au détour d'une rue.
Comme autant de traces d'une activité humaine au hasard du bonheur et du malheur.

Je suis un chasseur de signes…

Appareils utilisés :
Canon G10
Olympus E-420
Nokia N95
Apple iPhone

A propos des cellphones : c'est avec le N95 8GB que ma découverte de la prise de vue avec des téléphone à débuté.


Il e quitte jamais ma poche et accompagne fidèle mon Canon G10 a l'affut de nouvelles possibilités.
L'avantage que je trouve à l'usage de ces deux "appareils" réside dans leur grand angle, enfin intégré et facilitant grandement la prise de vue d'architectures et de paysages urbains…