J'ai 18 ans à Ibiza quand je me noie dans l'émeraude, l'outremer et la turquoise.
J'ai d'abord cru aux couleurs:
transparences et camaïeux,
monochromie, polychromie,
nuancer les teintes.
Puis, j'ai pensé la lumière :
fouiller les ombres,
sonder la clarté ...
la caresse de l'ivoire,
l'étreinte de l'ébène,
les contrastes enlacés.
J'ai découvert mon reflet,
... et le relief :
des verticales et l'horizon,
toujours l'horizon ...
L'ailleurs :
la chair, des formes, un regard.
L'orient m'est apparu,
et le sud aussi :
l'autre,
un autre moi-même;
plus proche et plus vaste,
plus vrai et plus vivant.
J'ai cru me perdre dans le torrent ...
j'ai retrouvé la mer,
chevauché les nuages;
poussé par le vent,
j'ai parcouru l'azur.
J'ai vu le sable,
j'en ai pénétré les mystères,
et la création avec :
l'or,
et le silence ...
D'autres regards me sont promis,
des yeux, un sourire, des mains,
une autre vague,