Photographe de plateau très perfectionniste, travaillant sans assistant, Emmanuel Lowenthal est un des derniers photographes " à l'ancienne " de l'époque de Raymond Voinquel ou Roger Corbeau.
Il débute sa carrière dans les studios berlinois de la U.F.A. en travaillant notamment auprès d'Anatole Litvak (La Chanson d'une nuit, 1932). Interdit de travail par les lois antijuives, il fuit la persécution du régime nazi pour se réfugier en France en 1933. Il y vit dans la misère jusqu'en 1936, date à laquelle il est enfin régularisé et redevient un photographe de plateau très actif jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale (Remorques, Jean Grémillon, 1939-41). Interné à deux reprises en tant que réfugié juif allemand, il est libéré après la débâcle de 1940 et survit en travaillant pour un photographe de la région de Limoges. Mais il doit se cacher et finit par se réfugier dans le Vercors. Emmanuel Lowenthal reprend son métier à la Libération et son oeuvre devient à nouveau représentative du cinéma français de l'époque. Il participe à des classiques (Elena et les hommes, Jean Renoir, 1955; La Traversée de Paris, Claude Autant-Lara, 1956) ou encore (La Belle de Cadix, Raymond Bernard, 1953), et réalise les portraits de nombreuses célébrités (dont Michèle Morgan, Jean Renoir ou Ingrid Bergman).