Son objectif est prêt, à l'affût. Assis ici. Accroupis là-haut, immobile ou en mouvement, il traque l'instant. Souvent en noir et blanc, parfois en couleur, l'électron libre immortalise le réel, à coup de lumière naturelle. Et sans aucune retouche.
Flash back : Une enfance dans le sublime avec pour seul terrain de jeu le bassin d'Arcachon. Le gosse découvre les joies de l'écume, affrontant les vents contraires. « Couleur marine ! A la vie, à la mort. »
Plus tard, il poursuit encore les paysages idylliques avec en toile de fond les eaux de la Martinique. Traquant la vague sans relâche, en équilibre. L'ultime devra incarner la perfection. Et intarissable, il capte en apnée la magie des abysses, façon Mayol.
A bout de souffle.
Un déclic et il perce à jour les sentiments des autres, les siens aussi, pour ne plus jamais attendre de voir…le rayon vert.
Et puis le rouge des îles de fin d'après-midi fait place au clair obscur des rues de Paris. Les ombres donnent le ton, vibrent aux rythmes des saxos. Dans la ouate d'un cabaret, le photographe dessine un zeste de Charlotte G. Assoiffé de sons jazzy, il capture le doux bonheur d'être triste.
Il fait naître l'illusion de la légèreté avec ces visages ridés, usés : « ces vieux » dit-on en proie au silence, sont magnifiés par son regard.
Sourire en coin. L'œil aux aguets. Droit dans ses bottes. La fureur de vivre pour moteur, Christophe est enfin acteur de sa vie. En perpétuelle évolution. Et d'ailleurs, un an après avoir squatté le banc du laboratoire de l'acteur, sa belle présence et son charisme suscitent déjà le désir des réalisateurs.