Christian Bourguignon

Alors animateur dans un centre Talma centre socio-culturel franco-allemand de Berlin, Christian Bourguignon rencontre Marco Ziebarth, un étudiant allemand qui peint sur le Mur. Lorsque les deux compères arpentent le mur de Berlin munis de leur appareil photo, ils étaient loin de penser que seulement deux années après, leurs clichés auraient une valeur historique.

Comme le souligne Christian Bourguignon, « lorsqu’on a commencé à répertorier et à photographier en 1987, on n’imaginait pas un seul instant que le mur pourrait disparaître ». Plus que de l’ordre du devoir de mémoire, les artistes voulaient tout d’abord rendre compte des messages peints et « graffés » sur le Mur côté Ouest.

Les photographes sont davantage les rapporteurs que les auteurs eux-mêmes des œuvres. Selon les mots de Christian Bourguignon, « ces graffitis représentent le cri du cœur de la jeunesse mondiale : des mots d'amour, le racisme et les mœurs, l'humanisme et la liberté ». Les balades au pied du Mur ont duré trois années et donné quelques 600 clichés.

Christian et Marco ont croisé la route du peintre allemand Jan Kablau qui a très vite rejoint le projet. Auteurs d’un livre édité en 1990, « le Mur vit », les compères ont choisi un titre atemporel pour souligner que « le mur vit et vivra plus longtemps avec nos archives photographiques ».