Catherine James est née à Nice en 1977. Diplômée des Beaux-Arts de Paris depuis 2001, elle poursuit ses travaux artistiques dans les champs de la photographie, de la vidéo et de la performance.
Passion dévorante et rituels païens charnels, ont façonné et sublimé tout autant nos histoires intimes que les mythes fondateurs de nos civilisations. Catherine James, par son travail photographique, nous plonge le regard dans ce combat éternel des corps. Ses visions, à l'interface entre notre animalité et notre humanité, nous font pressentir la composante « divine » de l'homme. Elles suspectent les stéréotypes de camoufler et bâillonner le beau qui s'exalte de nos corps. Notre époque mondialisant des images à la nouveauté triviale, est dans son œuvre directement remis en question. Catherine extrait de nos mémoires une indicible vérité que beaucoup voudraient taire.
A. Marchais
Mon travail photographique traite de la place du corps dans nos sociétés et de la place du lien dans un rapport au temps. J'oppose un corps-mémoire, un corps qui tire sa valeur d'être un porte-esprit à un corps mécanisé, sujet-consommateur et objet-consommant et que l'on manipule l'un par l'autre. Je m'appuie sur le symbolique et les archétypes sociaux afin de proposer une intimité sensible et critique comme alternative à la société robotisante et spectaculaire. Je m'intéresse surtout à la beauté des corps quelconques, ni individualisés ni animalisés, mais où l'animalité de l'homme se confronte à son humanité.
Le corps humain et notamment le corps féminin n'a jamais été aussi massivement manipulé et imaginé par la technique de la production marchande qu'aujourd'hui nous dit Giorgio Agamben, philosophe contemporain. Il est donc important de se réapproprier les transformations historiques de la nature humaine que le capitalisme veut confiner dans le spectacle, c'est-à-dire se poser la question de savoir comment et en quelle manière l'homme a-t-il été séparé du non-homme et l'animal de l'humain et faire donc en sorte que l'image et le corps se fondent en un espace où ils ne puissent plus êtres séparés. C'est pour cela qu'il est important pour moi de travailler une image reproduite du corps c'est-à-dire photographié et non pas représentée comme le fait la peinture.
J'aime quant les corps apparaissent comme des trous de lumières et que tout le visible est ramené au désir d'être mis au regard de cette lumière.