Drouot Richelieu 9, rue Drouot 75009 Paris France
Vingt-deux daguerréotypes de la collection du peintre Pancrace Bessa (1772-1846).
Château de la Reine Blanche, étangs de Commelles (Oise)
Architecte : Victor du Bois (1825), rendez-vous de chasse du Duc de Bourbon (dernier des Condé).
Daguerréotype 1/2 plaque (9,1x11,5cm), pris le 15 Août 1844.
Est.4 000/5 000 €
Chantilly : Les Grandes Ecuries (Oise)
Daguerréotype 1/2 plaque (7,4x11,1cm à vue), pris le 15 Août 1844.
Est.3 000/4 000 €
Deux portraits de Pancrasse Bessa a 72 ans
Daguerréotype 1/4 de plaque, l'un pris le 12 Juillet 1844 (50 secondes à l'ombre).
Est.2 000/2 500 €
Pancrace BESSA (1772-1846), peintre, graveur, aquarelliste élève de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), il étudie aussi la zoologie et la botanique. Il participe à l'expédition d'Egypte de Bonaparte avec Vivant-Denon.
Il illustre avec Pierre-Joseph Redouté la description des plantes rares cultivées à la Malmaison ; puis de 1810 à 1827 travaille à l'important "herbier général de l'amateur" de Mordant de Launay (600 planches) et devient peintre officiel du Musée d'Histoire Naturelle.
Professeur de dessin et peintre de fleurs attitré de la Duchesse de Berry, il expose au Salon de 1806 à 1832.
En 1832après l’échec de l’équipée de la Duchesse de Berry il se retire à Ecouen avec son fils Louis Maximilien artiste peintre, où il décèdera en 1846.
La plus grande partie des daguerréotypes a été réalisée par le même photographe en 9 séances (du 5 juin 1844 à avril 1845) à Ecouen qui a soigneusement noté les dates et les temps de pose au dos des daguerréotypes, mais n'a pas jugé utile de signer ses travaux, ce qui nous amène à différentes hypothèses:
Auguste MESTRAL (l'ami d'enfance de Gustave Le Gray) est greffier du Juge de Paix à Ecouen à cette époque.
Pancrasse Bessa a vécu longtemps (au moins de 1806 à 1832) 26, bis rue du Cherche Midi ce qui en fait le voisin immédiat d'Hyppolite FIZEAU, mais aussi des nombreux graveurs, peintres et photographes de l'école de St Sulpice.
Enfin, Dominique Achille COEULTE (un des plus anciens opérateurs de Paris), qui circule de Paris à Nancy à cette époque et dont deux daguerréotypes de cet ensemble sont signés.
54 daguerréotypes et 9 ambrotypes de la collection Pierre D. par Jean ABADIE, Marcelin GUYET DESFONTAINES, A.GOUIN, SABATIER-BLOT, et anonymes estimés entre 200 et 1 000 €.
4 daguerréotypes par Salvador Dali et Gérard Thomas d'Hoste :
Portrait de Dali
Daguerréotype pleine plaque août 1967, temps de pose 3 minutes à l'ombre avec accélérateur aux vapeurs de brome, reproduit in "Dali et les plus grands photographes de son siècle", catalogue d'exposition du Musée de Perpignan 2004.
est.12 000/15 000 €
Nature morte
Daguerréotype pleine plaque août 1967, à partir d'éléments fournis par Dali, pose 2 minutes au soleil.
Est.12 000/15 000 €
Portrait de Dali
Daguerréotype pleine plaque, août 1967, 12 minutes au soleil (sans accélérateur).
Est.10 000/12 000 €
Port Lligat
Daguerréotype pleine plaque août 1967, paysage de la maison de Dali, pose 12 minutes au soleil.
Est.10 000/12 000
Toute sa vie, Dali n'a cessé de rendre hommage à la photographie et d'en tirer tout le parti possible, depuis son utilisation en tant qu'œuvre d'art, pour figurer « l'extase » par exemple, jusqu'à la mise en scène théâtrale ou illusionniste et ce avec la complicité de grands photographes tels que Philippe Halsman ou Robert Schall. Cette technique étant une source inépuisable de « réalité inédite », Dali s'est intéressé bien entendu très tôt, aux extraordinaires ressources de l'imagerie scientifique: la macrophotographie révélant « l'aspect monarchique d'une goutte de lait » !, et les rayons X permettant de donner la preuve d'un repentir pictural.
Gérard Thomas d'Hoste (1926-2003), outre sa qualité de néo-daguerréotypiste et amateur de la photographie des origines, était un cinéaste professionnel spécialisé dans le film scientifique, aussi leur rencontre eut-elle lieu sous ce double hospice particulièrement favorable. Les scientifiques étaient en effet à peu près les seuls interlocuteurs avec lesquels Dali prenait plaisir à parler..
Dali aimait saisir toutes les occasions de manifester sa communauté de pensée ou de participer à l'enthousiasme d'une démarche artistique, scientifique, philosophique voire même musicale que lui proposaient jeunes ou vieux, autodidactes ou professeurs, artistes ou « fous de très bonne qualité ». En l'occurrence en 1967, Dali permit à Thomas d'Hoste d'établir un vrai laboratoire dans un réduit de sa propre maison de Port-Lligat, y faisant même murer une petite fenêtre.
Pour son portrait, au premier essai, il s'offrit à garder la pose 12 minutes, en plein soleil, les yeux ouverts et sans appui-tête. Heureusement, la seconde pose ne dura que 3 minutes.
Thomas d'Hoste raconte qu'en ce qui concerne le daguerréotype figurant la nature morte c'est avec le plus grand naturel et le plus sincère respect que « pour débuter, [Dali] nous a fourni lui-même tous les éléments de cette nature morte : sa machine à penser et deux agrandissements de structures d'œil de mouche ainsi qu'un circuit électronique imprimé ».
Bien entendu, dans cette collaboration, il devait y avoir réciprocité : il était entendu que de son côté, Thomas d'Hoste devait aider Dali à réaliser la photographie de Dieu. La chose devait être faisable puisque Dali avait découvert que « Dieu est petit […] probablement environ de la grandeur du mètre étalon … »
Suivent des photographies du 19ème siècle, des vues stéréoscopiques, 4 cartes de visite de Gustave LEGRAY, deux portraits d'un couple européen et deux hommes en costume orientaux (Liban, Egypte).
Pour les photographies du XXème siècle noter un portrait de Marie Laurencin par MAN RAY, vers 1924.
Est.2 000/3 000 €