Fort de plus de 7000 visiteurs venus de tous les horizons en 2014, le festival des cultures russes et russophones fait le pari de la complexité, de l’éclectisme, de la nouveauté, de l’ouverture. Il poursuit son objectif initial: tisser des liens entre les citoyens et établir des passerelles entre la France, la Russie et les pays russophones.
Pour cette nouvelle édition, l’image devient le cœur du festival avec deux expositions photographiques présentées par deux partenaires de renom le Musée d’Art Multimédia de Moscou et la galerie Polka (Paris).
RussenKo 2015 s’aventure dans de nouveaux espaces gastronomiques avec les « nouveaux fermiers » du collectif Lavka Lavka (Moscou), s’ouvre à de nouvelles scènes avec les artistes du festival de musiques actuelles Afisha Picnic (Moscou), découvre de nouvelles formes artistiques avec le street artiste Radya (Ekaterinbourg).
RussenKo offre un espace de réflexion et de discussion avec des tables rondes géopolitiques et sociétales, notamment une table ronde autour de la « situation » ukrainienne, en partenariat avec RFI.
Les journées littéraires de RussenKo s’ouvrent aux réflexions et travaux de l’auteur Dmitri Bortnikov, accueilli en résidence sur la ville du Kremlin-Bicêtre.
L’art du clown est également présent cette année avec la création clownesque franco-russe Kanikuly de la compagnie Le Bateau de Papier.
Enfin, RussenKo reste avant tout une rencontre entre territoires, puisque la Ville du Kremlin-Bicêtre accueillera des artistes et des créations du district de Dmitrov (Région de Moscou), de la région de Novossibirsk (sud-ouest de la Sibérie), de la ville d’Irkoutsk (capitale de la Sibérie Orientale).
« Figer le temps, fixer l’intime » - Exposition collective
Dans les rues de la ville, la galerie Polka expose quatre photographes qui nous plongent dans des univers intimes, nous transportent dans des lieux inconnus, nous font découvrir des horizons lointains et nous laissent entrevoir de nouveaux mondes. Ces quatre artistes sont représentés en France par la galerie Polka.
Kommunalka
Photographies de Françoise Huguier
Pour réaliser la série Kommunalka, Françoise Huguier s’est immergée plusieurs mois, lors de différents séjours, de 2001 à 2007, dans un appartement communautaire de Saint-Pétersbourg, où les familles disposent d’une pièce et partagent salon, cuisine et sanitaires. Vivant avec elles, elle a réussi à capter la réalité de leur quotidien. C’est rigoureux, véridique et terriblement artistique. Kommunalka a été exposée dans le monde entier et Françoise Huguier en a tiré un documentaire en 2008.
Du vendredi 30 janvier au dimanche 1er févrierPlace Jean-Baptiste-Clément, Médiathèque et restaurant la Place rouge
Accès libre
En route pour Behring
Photographies de Françoise Huguier
Exposé dans de nombreux festivals et galeries, récompensé par un prix World Press, ce travail est le fruit d’une rencontre avec la Sibérie et les ethnies qui la peuplent. De village en village, en passant par Norilsk, la métropole industrielle la plus au nord de la Russie, la photographe montre la chasse au renne, la pêche au morse, les paysages nus, la beauté simple des intérieurs et de la vie de tous les jours.
Du vendredi 30 janvier au dimanche 1er févrierParc Philippe Pinel (grilles de l’entrée)
Accès libre
Le Donbass
Photographies de Yves Marchand et Romain Meffre
Après leurs séries photographiques sur les ruines de Détroit, aux Etats-Unis, et de l’île d’Hashima, au Japon, les jeunes photographes Yves Marchand et Romain Meffre posent leur appareil photo dans le Donbass, en Ukraine. Passionnés par les vestiges du monde moderne, ils arrachent à l’oubli les bâtiments, les entrepôts, les mines et les paysages rongés par le passé ouvrier de la région. Ces photos, à la fois mélancoliques et magnifiques, racontent l’histoire de la désindustrialisation d’une région aujourd’hui déchirée.
Du vendredi 30 janvier au dimanche 1er févrierPlace Jean-Jaurès
Accès libre
Reconstruction
Photographies d’Alexander Gronsky
Après voir présenté pour Russenko 2014 des vues fascinantes de Norilsk, une ville de Sibérie, le photographe estonien Alexander Gronsky revient en 2015 au Kremlin-Bicêtre avec Reconstruction, une magnifique série réalisée en 2013 et constituée de photos ayant pour thème des reconstitutions militaires. Un sujet éminemment esthétique, souvent humoristique et terriblement ironique puisqu’il offre à voir le jeu dérisoire des hommes mimant la tragédie de la guerre. On se croirait dans des jeux vidéo, sauf qu’ici c’est la réalité, avec, comme souvent chez Gronsky, un arrière-plan d’immensité neigeuse. C’est la Russie, c’est le destin humain, et c’est toujours capté avec une très douce mélancolie. Du jeudi 15 janvier au dimanche 15 février Hôtel Novotel (hall d’accueil)
Accès libre
Le Dégel, Russie, 1950-1965
Le Festival RussenKo, pour cette 6eme édition, s’associe de nouveau au prestigieux Multimedia Art Museum de Moscou (MAMM) et à sa directrice Olga Sviblova pour présenter sous le titre Le Dégel une exposition des œuvres de grands photographes soviétiques et russes, aujourd’hui des classiques de la photo russe. Dmitry Baltermants, Valéry Guendé-Rote, Vsevolod Tarassevitch, Viktor Akhlomov, Evgueny Khaldey, Lev Borodulin, Vladislav Mikosha, Vladimir Lagrange ont chacun à leur manière illustré l’atmosphère d’un pays qui se met, imperceptiblement, à changer. Les années de « dégel » (années 1950/65) marquent une époque bien particulière de l’histoire soviétique. Les photos traditionnelles figées et sans vie, faites sur commande officielle lors des parades ou des congrès, cèdent la place à des images, certes, encore mises en scène, mais qui respirent la liberté et permettent de jeter un nouveau regard sur l’époque. La nouvelle génération de photographes utilise de nouvelles formes d’expression, professe de nouvelles valeurs, expérimente et cherche de nouveaux moyens, des méthodes et des images nouvelles.
Behring @Francoise Huguier - Courtesy : Polka Galerie
Stalingrad, Volgograd, 2013 @Alexander Gronsky - Courtesy : Polka Galerie