Andrea & Magda, série The Palestinian Dream, Rawabi, Cisjordanie, 2013 © Andrea&Magda
Les photographies de la série Palestinian Dream évoquent une autre vision, celle d’une réalité parallèle, fruit de la parcellisation des territoires héritée des accords d’Oslo et propre aux villages de Cisjordanie. A Ramallah, Bethléem ou Naplouse, on affiche des signes d’une société occidentalisée et mondialisée: classe moyenne enthousiaste, business-culture, fast-foods et gym centers. Une vitrine défendue jusqu’alors par les élites palestiniennes, qui ne saurait faire oublier le quotidien d’un pays vivant sous occupation : dans ce décor aux couleurs vives et naïves, les chimères d’un bonheur calibré laissent bientôt poindre un malaise, un doute dérangeant, comme un sourire forcé.
Les codes les plus accrocheurs de la télé-réalité et de la publicité, omniprésente dans le paysage, se butent à un profond sentiment d’invraisemblance, de disparition du réel.
Une esthétique hors sol, écrite à quatre mains, où scènes urbaines incantatoires et plans rapprochés aux tons acides, invitent au scepticisme. Un scepticisme qu’Andrea et Magda partagent avec nous, comme avec les palestiniens, parmi lesquels ils vivent depuis 2009.
Commissariat : Thomas Doubliez